De l'avis de tous, le chef de l'Etat a réagi avec une célérité et une efficacité sans failles. Le Président de la République, qui a sans doute dû tirer pas mal d'expérience de la catastrophe de Bab El-Oued, a réagi avec une rapidité inouïe au tremblement de terre qui a secoué le centre-est du pays, dont la capitale. Quelques heures à peine après l'annonce de la catastrophe, alors même que nous en mesurions l'ampleur, Bouteflika était déjà à Boumerdès, une des zones les plus touchées par la catastrophe, au chevet des victimes hospitalisées. Il a aussi rendu visite aux équipes de secours et aux citoyens sinistrés, ce qui leur a fait prendre conscience de la présence de l'Etat à leur côté, redonnant espoir aux uns et vigueur à la tâche aux autres. Cet engagement n'a pas tardé à se traduire par des actes concrets dès les quelques heures qui ont suivi cette sortie sur le terrain. Bouteflika, en effet, a présidé hier un conseil extraordinaires des ministres dans lequel il a ordonné une série de mesures d'urgence liées au drame que vit le pays depuis mercredi soir. Dans un communiqué publié à l'issue de cette rencontre, il est fait état d'un rapport détaillé, dressé par le ministre de l'Intérieur, lui aussi présent sur le terrain immédiatement après l'annonce du sinistre. Bouteflika a ordonné une série de mesures à mettre en application dans les plus brefs délais à la suite d'un conseil de gouvernement qui a eu lieu hier, sanctionné par une conférence de presse animée le même jour par Ahmed Ouyahia. D'emblée, un deuil de trois jours a été décrété à partir d'hier, 6 heures du matin à la mémoire des victimes de ce drame. Les membres du gouvernement avaient, du reste, observé une minute de silence avant d'entamer leurs travaux. En second lieu, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement, qui a déjà mis en place une cellule de crise en ce sens, «pour veiller à l'intensification des opérations de secours des victimes et d'assistance aux sans abris.» Dans ce cadre, le Président a annoncé que «tous les moyens nationaux civils et militaires sont mobilisés à cet effet». Sur le plan des aides internationales, le chef de l'Etat s'est montré particulièrement précis et exigeant envers son équipe: «Le gouvernement est chargé d'identifier les besoins avec précision pour tirer le meilleur profit possible de la disponibilité des pays frères et amis auxquels l'Algérie, peuple et dirigeants, exprime ses profonds remerciements». Ce n'est pas tout, le Président, qui sait que ce genre de situation se traite lucidement et en deux temps, a ajouté que «les demandes à exprimer en direction des pays frères et amis doivent également tenir compte de l'effort de reconstruction au profit des sans abris». Dans ce cadre précis, et comme cela avait été mené avec succès pour les sinistrés des inondations de Bab El-Oued, le Président Bouteflika a mis en branle «un programme spécial de prise en charge des victimes et des sans abris ainsi que pour la réparation des dommages importants causés par cette catastrophe nationale». Dès à présent, outre le déclenchement d'un plan Orsec, a-t-on appris, le président a décidé de décréter «zones sinistrées l'ensemble des communes touchées par le séisme au niveau des wilayas concernées». Chargé de préparer ce programme dans les plus brefs délais, il n'a pas fallu plus de quelques heures à l'Exécutif pour finaliser ce projet et l'adopter en conseil de gouvernement. Les assurances du Président sont sans failles: «Les moyens financiers requis seront dégagés». Voilà qui indique que les fameuses réserves de changes, outre la sécurité qu'elles représentaient pour les potentiels investisseurs, sont une véritable providence pour dépasser ce drame rapidement, efficacement sans avoir recours aux emprunts étrangers, si lourds de conséquences politiques et économiques sur le pays. La présence de l'Etat, rassurante, devant être rendue effective, le chef de l'Etat a insisté pour la remise en l'état immédiate des édifices publics ainsi que la poursuite des services du même nom. Le chef de l'Etat a également décidé l'octroi d'une indemnisation aux familles ayant perdu des proches dans cette catastrophe. Là encore, le gouvernement est chargé de finaliser ce dossier dans les plus brefs délais. Les indemnisations seraient équivalentes à celles qui avaient déjà eu cours pour d'autres catastrophes. Elles devraient donc dépasser de peu une centaine de millions de centimes pour chaque décès. Le président de la République, dont la rapidité de réaction et l'efficacité des mesures entreprises ont été saluées par tous, a, de son côté, salué «le fantastique élan de solidarité citoyen traditionnel». Le Président, qui suit personnellement ce dossier pratiquement d'heure en heure, a également effectué, mercredi soir, une visite à la cellule de crise mise en place au niveau du Palais du gouvernement immédiatement après l'annonce de ce drame.