Le Président Bouteflika ayant instruit le Chef du gouvernement de recourir à la procédure d'urgence pour faire adopter ce texte par le Parlement. L'avant-projet du programme du gouvernement sera présenté aujourd'hui à l'Assemblée populaire nationale (APN) qui se réunira, à l'occasion, en session plénière. Le débat sur les grandes lignes du programme sera engagé demain matin, selon l'APN. Parallèlement, le Conseil des ministres a décidé, jeudi dernier, le recours à une loi de finances complémentaire pour faire face aux conséquences de la catastrophe survenue à la suite du séisme dévastateur de mercredi 21 mai. Le Président Bouteflika ayant instruit le Chef du gouvernement de recourir à la procédure d'urgence pour faire adopter ce texte par le Parlement, la loi de finances complémentaire 2003 a atterri jeudi sur le bureau de l'APN. Le lendemain, vendredi, le texte était déjà débattu au niveau de la commission des finances. Du coup, on s'interroge si le programme du gouvernement programmé pour aujourd'hui ne sera pas ajourné juste après sa présentation par le Chef du gouvernement. Sachant que les députés ont eu largement le temps de l'éplucher, il est possible aussi que l'APN et le gouvernement décident de faire passer le programme du gouvernement et le plan d'urgence pour la reconstruction et la prise en charge des sinistrés du séisme au courant de la semaine qui débute aujourd'hui. Le débat sur les grandes lignes du programme sera engagé demain matin, selon l'APN. Prévue pour samedi dernier, la présentation du projet de programme du gouvernement a dû être reportée en raison du tremblement de terre qui a frappé le Centre le 21 mai. Dans le préambule du document déposé sur le bureau de l'APN, il est souligné que le projet s'inspire du programme du Président Bouteflika et comporte l'ensemble des axes du programme adopté par l'Assemblée il y a moins d'une année. De plus, le gouvernement Ouyahia «n'est pas un gouvernement de transition». Le programme vise la consolidation durable de la sécurité au bénéfice des personnes et des biens partout à travers le territoire national. Il est question de la poursuite de l'application des trois grandes réformes initiées par le chef de l'Etat (la justice, les missions et le rôle de l'Etat et le système éducatif). Plusieurs projets de textes de loi sont d'ailleurs annoncés dans ce sens, tels les statuts des walis et des élus locaux, les codes communal et de wilaya et l'articulation des régions en zones de compétence. Le gouvernement Ouyahia ambitionne de faire progresser les mutations économiques à même d'impulser un développement substantiel dans un contexte de marché. Parallèlement, Il compte focaliser sur les besoins des citoyens les plus urgents à savoir: l'emploi, le logement, l'eau et la santé et au maintien de la politique nationale envers les catégories sociales démunies. Le projet de programme met l'accent sur le dialogue tripartite (gouvernement-Ugta-patronat) pour aboutir «consensuellement et solidairement à un pacte national économique et social». Parmi ces priorités, Ahmed Ouyahia veut renforcer le contrôle de l'Etat en vue de lutter contre la fraude, la spéculation et la concurrence déloyale. Pour ce faire, une stratégie de développement économique et social destinée à doter l'Algérie d'un cadre d'évolution à court et moyen termes est proposée. Elle s'appuie sur un nouveau commissariat de la planification et de la prospective à créer et la consolidation des capacités de collecte et de traitement de l'information économique statistique. Le gouvernement drivé par Ouyahia maintiendra également les programmes, tels le fonds de développement des régions du sud, le Plan national de développement de l'agriculture (Pnda), le Fonds national de régulation et de développement de l'agriculture (Fndra) et le programme d'appui à la relance économique. Pour rappel, M.Ouyahia a été désigné à la tête du gouvernement le 5 mai dernier en remplacement de M.Ali Benflis. Notons que la présentation du projet du programme du gouvernement intervient dix jours après le cataclysme qui a frappé le Centre du pays. Ce sera un exercice difficile pour le nouveau Chef du gouvernement. Les élus se distinguent à chaque fois par des interventions souvent sommaires et hors sujet. A cette occasion, tout le monde s'attend à ce que les députés de certaines formations politiques exploitent les aléas de la prise en charge des zones sinistrées à la suite du séisme de la semaine dernière.