Les pertes en vies humaines et la destruction de moyens d'existence ne sont pas les seules souffrances causées par les catastrophes naturelles, les problèmes de santé mentale liés au stress en sont un autre effet très répandu. S'ils sont moins visibles que la destruction physique de maisons et autres dommages matériels, les traumatismes psychologiques sont souvent bien plus longs à guérir. Conscients de la nécessaire prise en charge psychologique des victimes, les psychologues, comme dans le cas des inondations de Bab El-Oued, se déplacent vers les lieux du sinistre et portent secours aux nombreux êtres fragilisés, spécialement les enfants, désarçonnés par le caractère subit et brutal de la catastrophe. Après un briefing, vers 8h, les psychologues de l'hôpital Mustapha partent à l'assaut des zones sinistrées où ils prennent en charge toutes les victimes de traumatismes psychologiques, inévitables en pareil cas. Ils y réconfortent les rescapés qui portent les affres d'un incommensurable drame, massés dans des camps de toile. Ceux qui y dorment ont tout perdu: leur logement, leurs biens, voire des proches. S'ils sont saufs beaucoup broient encore du noir comme Mohamed. Plâtré à la jambe, il ne sort pas de sa tente malgré la chaleur. Quand le soir approche, il est angoissé et ne peut trouver le sommeil. Ces blouses blanches estiment qu'il faut beaucoup de temps; des mois, voire des années pour venir à bout des dégâts psychologiques occasionnés par le tremblement de terre. C'est pourquoi ils s'attellent rapidement à apprendre aux jeunes victimes à faire le deuil de ce qu'elles ont vécu. Ils rappellent également que tous les Algériens ont ressenti de la même manière et vécu aussi atrocement le séisme que les populations directement frappées. Et où les destructions sont importantes.