Cela est le résultat d'un intense travail diplomatique engagé par Bouteflika dès son élection en 1999. Contrairement aux différentes catastrophes qu'a connues le pays et elles sont aussi nombreuses que diverses, la solidarité internationale qui s'exprime aujourd'hui après le séisme du 21 mai dernier est d'une ampleur extraordinaire. Dès le lendemain du tremblement de terre, des équipes de secouristes venues de France, de Suisse, d'Italie, d'Allemagne et d'Espagne ont atterri à Alger. Des équipes spécialisées dans la recherche des victimes ensevelies sous les décom-bres. Aussitôt arrivées, elles étaient sur les lieux du drame. Aidées de chiens renifleurs et d'appareils sophistiqués de détection et armées d'une grande expérience en pareille circonstance, elles n'ont pas hésité à mettre en péril leur propre vie pour en sauver d'autres. D'autres équipes en provenance d'autres pays comme l'Egypte, le Japon, la Turquie sont venues les renforcer par la suite. Du jamais-vu. Tant par la célérité que par le nombre. Parallèlement aux secouristes, des avions cargos déchargeant vivres, tentes et médicaments se succédaient sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene. Des dizaines et des dizaines de pays ont tenu à exprimer ainsi leur solidarité. La France s'est nettement distinguée par les moyens qu'elle a mis en oeuvre pour aider les populations sinistrées. Même un hôpital de campagne avec bloc opératoire a été dépêché. La Croix-Rouge française organise une collecte nationale à travers l'Hexagone à destination de l'Algérie. Plusieurs autres associations, des radios communautaires comme Beur FM, des mairies dont celle de Paris, des départements et même des entreprises mènent des actions du même genre. Un grand concert est prévu pour le 8 juin prochain au Zénith à Paris dont la recette ira aux sinistrés. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin vient d'accorder à l'Algérie une ligne de crédit d'un montant de 30 à 50 millions d'euros remboursable sur 20 ans à des conditions privilégiées. Le président Chirac lui-même s'investit en pesant de tout son poids auprès de ses collègues du G8, réunis à Evian, pour qu'ils viennent en aide à l'Algérie. D'autres nouvelles initiatives apparaissent chaque jour en France. L'aide des pays arabes s'est également manifestée. Pratiquement, tous ces pays ont prévu ou ont déjà acheminé leur aide. Le Qatar s'est engagé officiellement, peu de jours après le séisme, à construire 1500 logements destinés à reloger les sinistrés. Les pays du Maghreb se sont également illustrés avec des aides multiformes. C'est pratiquement toute la planète qui a réagi au séisme de Boumerdès et d'Alger. Une aide que le Président a relevée en déclarant qu'«aucun pays sinistré n'a connu, par le passé, un élan de solidarité internationale de cette ampleur ni de cette célérité». Cela est le résultat d'un intense travail diplomatique engagé par Bouteflika dès son élection en 1999. Il lui fallait sortir l'Algérie de l'isolement dans lequel elle était plongée depuis des décennies. Il aura donc fallu ce séisme pour mieux mesurer la place prise par notre pays dans le concert des nations. Elle est incontestablement grande.