Le pacte qui liait des tribus marocaines aux groupes armés implantés dans le Sud-Ouest est rompu et il ne se passe pas un jour sans que des affrontements soient signalés non loin des camps des nomades du sud-est du royaume alaouite. Dernièrement, un sujet de Sa Majesté de la tribu de Beni Guil a réussi à éliminer deux terroristes qui s'étaient infiltrés à partir du désert de Beni Ounif. Des sources concordantes de la région frontalière ont révélé qu'un berger marocain, dénommé Mebarek armé d'un fusil de chasse, a réussi à éliminer trois membres du groupe de Lessoued, un émir originaire de l'est du pays, installé par Zouabri, à la tête du groupe de Bechar. L'incident est survenu dans une clairière au lieu dit Ghenama dans les monts Grouz au Sud-Est marocain. Des sources ont révélé que les mouvements des terroristes en territoire marocain sont devenus très réduits du fait de la rupture de la trêve qui liait les groupes du Sud, commandés à l'époque par l'émir Hadj Laâradj qui avait perpétré le massacre de Beni Ounif en 1999. Ce dernier avait tissé des liens familiaux avec certains notables des tribus du Sud marocain, ce qui lui avait permis de trouver repos et refuge en territoire marocain. Après le faux barrage de Beni Ounif qui avait provoqué la mort de 29 nomades, Hadj Laâradj avait fui, avec son groupe, vers le Maroc. Mais la réaction des officiels algériens avait poussé les services de sécurité de Rabat à lancer une traque dans les régions où les terroristes du GIA étaient supposés s'être réfugiés. Après cet intermède, Antar Zouabri avait pris l'initiative d'installer Lessoued, un sanguinaire originaire de Oued Souf, nous dit-on, à la tête du groupe de Bechar. Cette décision n'a pas été au goût de l'ancien responsable de la zone qui se lance alors dans une véritable guerre contre son successeur. D'ailleurs, il périt dans une embuscade tendue par Lessoued et ses acolytes non loin de Beni Ounif. Depuis, le nouveau chef du GIA local a les mains libres pour gérer tout le trafic qui transite par la région. Cette nouvelle situation entraînera des frictions avec les tribus marocaines qui offraient des lieux de retraite aux éléments de Hadj Laâradj. Il inaugurera son règne en permettant à ses éléments d'opérer même en territoire marocain. Plusieurs tribus furent rackettées et plusieurs bergers furent dépouillés de leur cheptel. Cela poussera les tribus marocaines à rompre la trêve et à se lancer dans un véritable ratissage des monts où se réfugient les terroristes algériens. Des batailles rangées ont eu lieu à Chafaâ, Tendrara, et Figuig où, nous dit-on, plusieurs terroristes affiliés au groupe de Lessoued auraient été éliminés par des nomades marocains.