L'Ouest est en passe de devenir une place forte du trafic de véhicules. A Oran et Sidi Bel Abbes, des réseaux qui, nous dit-on, disposent de ramifications à l'échelle nationale viennent d'être découverts ces derniers jours. A El Bahia, des individus spécialisés dans la contrebande de la pièce détachée ont innové cette fois en tentant de faire rentrer sur le territoire national des camions flambant neufs, mais désossés. L'astuce est très simple puisqu'elle consistait en l'importation de véhicules, déclarés vides aux services portuaires, mais qui, en fait, sont chargés de pièces détachées. Une fois assemblées, elles permettaient d'obtenir des véhicules qui seront plus tard mis en circulation grâce à des faux documents établis par des complices. L'affaire des 9 fourgons Iveco qui défraye la chronique à Oran, n'est pas allée à son terme puisque la douane a pu découvrir le pot-aux-roses et déjouer le stratagème. Tout a commencé quand des individus, spécialisés dans le commerce de la pièce détachée ont tenté d'introduire, d'une manière légale, des fourgons qu'ils avaient pris le soin de déclarer vides. Mais les services de la douane ont préféré astreindre ces véhicules à une fouille avant de les autoriser à quitter l'enceinte portuaire. L'opération réalisée en présence d'un huissier de justice a permis de découvrir un véritable bric-à-brac. Sur deux véhicules fouillés, les douaniers ont découvert 3 camions désossés et cachés dans les soutes à bagages des fourgons Iveco. L'opération de fouille suit son cours et on ne s'empêche pas de dire, du côté des douaniers, que la caverne d'Ali Baba pourrait révéler d'autres surprises. Les contrevenants ont été présentés à la justice pour des motifs divers comme le vol et le recel de pièces détachées ou encore l'introduction et la mise en circulation sur le territoire national de véhicules volés, des délits dont les auteurs sont passibles de prison. A Sidi Bel Abbes, une femme, fonctionnaire à la daïra, a été appréhendée pour trafic de cartes grises. Cette dernière, grâce à un vaste réseau, a établi durant ces dernières années pas moins de 53 fausses cartes grises. L'enquête déclenchée par la brigade de gendarmerie de la ville a permis de saisir 3 véhicules sur la cinquantaine pourvue de faux documents. La mise en cause, qui était employée au service informatique de la daïra de Sidi Bel Abbes, établissait contre de fortes sommes d'argent de fausses cartes grises. Le train de vie qu'elle menait a mis la puce à l'oreille des enquêteurs qui ont fini par découvrir qu'elle n'était qu'un maillon d'un vaste réseau national spécialisé dans l'établissement de faux documents. Après la drogue, les armes et la contrebande, qui ont saigné l'économie nationale, les trafiquants s'intéressent maintenant à un trafic encore plus juteux : les faux documents et l'importation de véhicules, sans nul doute volés en Europe.