Encore une fois, Beni Douala, cette daïra située à environ une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, a occupé la une de la presse nationale. Cette fois encore, il s'agit de sang, de meurtres. Cette fois encore Beni Douala, à son corps défendant, a fait parler d'elle. Mercredi soir, vers 16h30, un groupe de policiers à bord de 2 véhicules, de retour d'une patrouille dans les environs d'Aït Mesbah, un village de la commune de Beni Aïssi, contiguë à la commune de Beni Douala, est tombé dans une embuscade. C'est au niveau du lieu dit Ighil-Hamou à environ 1 km du centre-ville que la patrouille de police dépendant de la sûreté de daïra de Beni Douala, a sauté sur un engin explosif. Au même moment, embusqués de part et d'autre de la chaussée, les terroristes, une quinzaine, apparemment munis d'armes de guerre dont des kalachnikovs et au moins un fusil mitrailleur, ont pris sous leurs feux croisés les policiers. Neuf policiers y laissaient la vie, deux étaient blessés, seul un s'en est sorti indemne. Selon des sources, les deux policiers blessés ont été immédiatement transférés sur le CHU Nedir de Tizi Ouzou. Leur vie ne serait plus en danger. Le rescapé, aurait, toujours, selon des sources, essayé de répliquer, mais il aurait compris que son geste serait inefficace et n'a donc rien tenté. On dit que le jeune policier nécessiterait une prise en charge psychologique, à la suite de la «véritable boucherie» à laquelle il a assisté. Parmi les 9 policiers assassinés, deux sont originaires de Tizi Ouzou, l'un des Ouacifs et le second des Ouadhias. Leur enterrement a eu lieu, jeudi, respectivement à Ouacifs et à Ouadhias, dans la douleur et l'émoi. Selon des sources, les terroristes, tous apparemment au Gspc, seraient au moins une quinzaine et bien armés. D'autres sources affirment que plusieurs des armes utilisées proviendraient de celles volées aux militaires assassinés sur le CW128, reliant Tizi Ouzou à Boghni, il y a quelques mois de cela. Les observateurs basent leurs dires sur la présence au sein du groupe d'éléments armés de fusils mitrailleurs. Alors que d'aucuns voient en cet attentat une opération longuement organisée, nous pensons que c'est plutôt une réponse du Gspc au discours du Chef du gouvernement devant l'APN. Les sbires de Hattab ayant, apparemment, profité d'un moment de relâchement. Les gens, qui connaissent bien le lieu de l'attentat, affirment qu'il était pratiquement impossible aux policiers d'échapper à la furie assassine et encore plus de riposter. Ajouter à cela, l'effet «déstabilisateur» sur le groupe de policiers de l'explosion de l'engin artisanal et le tableau est complet. Toujours est-il que juste après cette meurtrière embuscade, les forces combinées - ANP et police - ont déclenché une opération de recherches, qui n'a pas livré de bilan. Il faut dire que proches des lieux, les maquis et les forêts sont nombreux et propices à un repli stratégique. Il reste que la population est en émoi. Alors que la région croise les doigts et espère voir «le bout du tunnel» dans cette crise de Kabylie, voilà la terreur poindre, encore une fois, à l'horizon ! Une terreur signée Hattab...