Les victimes n'auront pas droit à une indemnisation des compagnies d'assurance à l'exception de celle décidée par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Accaparant totalement les préoccupations des hommes les catastrophes naturelles lorsqu'elles surviennent ne sont plus, avec le temps et pour la plupart, qu'un sujet mineur de la mémoire ou de l'imagination. Cette tendance naturelle à évacuer les motifs supplémentaires de stress n'est pas partagée par les professionnels du risque dont le métier consiste aussi à corriger la vigilance des populations. Ainsi, après les divers drames vécus par le pays, en particulier le séisme du 21 mai dernier, le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a chargé le gouvernement de procéder à une révision de la législation relative aux assurances pour rendre obligatoire la contractualisation de polices d'assurances contre les catastrophes naturelles et, notamment, contre les séismes. C'est ainsi que les professionnels des assurances ont tenté de mieux comprendre les phénomènes de catastrophe naturelle et leur conséquence pour prévenir, réduire et compenser les effets des facteurs naturels à l'origine de ces catastrophes. Au centre de cette problématique, les professionnels de l'assurance se devaient, avec l'appui des pouvoirs publics, d'offrir au plus grand nombre l'efficacité de leur démarche professionnelle pour dépasser les aléas de la solidarité et de la charité et les inconvénients de la gestion administrative. Aussi, parallèlement à la garantie commerciale classique et facultative contre les catastrophes naturelles, qui continue d'être proposée, les assureurs devront, dorénavant, offrir systématiquement au grand public, en accompagnement des divers contrats dommages existants, une garantie complémentaire contre les catastrophes naturelles, accessible à tous. C'est dans cette perspective qu'une conférence-débat a été animée hier au centre de presse d'El-Moudjahid par MM. Abdelmadjid Messaoudi, secrétaire permanent au Conseil national des assurances, Akchiche, P-DG de la Caat, et Slimani, directeur général de l'Algérienne des assurances (2A), pour expliquer l'implication de l'assurance dans la couverture contre les risques de catastrophes naturelles et les conditions permettant aux assurés de bénéficier des indemnisations, servies par les compagnies d'assurances à la suite des dommages et dégâts causés par un tremblement de terre. A ce sujet les conférenciers ont précisé que «ce sont les clauses du contrat d'assurance qui déterminent si le client peut prétendre à une indemnité en cas de séisme». En effet l'assurance contre les catastrophes naturelles en général et les séismes en particulier «est facultative dans le système national des assurances», a précisé M.Messaoudi. Ce qui se traduit par une protection insuffisante des personnes et du patrimoine économique et social face à ce type de catastrophes. En conséquence si le contrat d'assurance n'est pas accompagné d'une clause spéciale mentionnant les risques Cat-Nat l'assuré «ne peut bénéficier d'indemnité pour les pertes subies lors de la catastrophe». La même observation reste valable pour les contrats multirisques habitations ou commercial ainsi que les contrats tous risques pour les véhicules, l'assuré n'est indemnisé que «lorsque le contrat est accompagné d'une annexe portant sur une assurance contre tremblement de terre», a ajouté l'orateur. Au sujet de l'assurance contre les risques industriels, l'assureur ne verse l'indemnité à l'entreprise, dont les biens ont été endommagés ou entièrement détruits par le séisme, que lorsque le contrat d'assurance est annexé d'une assurance spécifique contre les tremblements de terre. Dans ce cas le montant de l'indemnité ne peut dépasser 50% de la valeur des capitaux assurés. Ce seuil d'indemnisation a été qualifié par les compagnies étrangères de rassurant étant donné que l'Algérie est considérée comme une région fortement sismique. De ce fait le Fonds de calamités naturelles et risques majeurs qui est alimenté par les assurés à hauteur de 1% sur chaque contrat souscrit et à hauteur de 10% par les assurances ne peut subvenir à lui tout seul au dédommagement de toutes les pertes occasionnées. Pourtant le marché des assurances génère plus de 300 millions de dollars en Algérie.