A quand une révolution dans les programmes de l'Entv? En attendant l'inscription de cette question dans l'agenda du gouvernement, le ministre a expliqué que son département s'attaque à la refondation de la Télévision nationale et de la Radio. L´ouverture du champ audiovisuel en Algérie n´est pas pour demain. Cette question, semble-t-il, est le dernier des soucis du gouvernement. Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, écarte tout doute sur la question en affirmant que la question n´est pas d´actualité. «L´ouverture du champ audiovisuel n´est pas encore à l´ordre du jour», a affirmé hier le ministre, dans une déclaration à la presse, en marge de l´ouverture de la session de printemps du Parlement. La réponse du ministre reste ambiguë sur l´avenir de cette ouverture. M.Mehal préfère plutôt parler du présent sans se projeter dans l´avenir. «Je précise, je dis bien, elle n´est pas encore à l´ordre du jour», et d´insister encore: «J´ai bien utilisé le mot, encore.» Que sous-entend le ministre par son insistance sur le mot «encore»? Sans entrer dans les jeux de mots du représentant du gouvernement, la question semble bien tranchée et cette ouverture est reportée à une date ultérieure. Cette déclaration s´inscrit, sans surprise, dans la même logique adoptée par le gouvernement qui ne rate jamais l´occasion d´affirmer que l´ouverture du champ audiovisuel n´est pas d´actualité. A la différence que la déclaration de M.Mehal intervient dans une conjoncture particulière qui pourrait susciter un long débat sur la question. Le président de la République a évoqué, quant à lui, l´ouverture des médias lourds à toutes les sensibilités de la société algérienne, sans se pencher sur l´ouverture du champ audiovisuel. En attendant l´inscription de cette question à l´ordre du jour du gouvernement, le ministre a expliqué que son département s´attaque à la refondation de la Télévision nationale et de la Radio. Peut-on s´attendre, donc, à une «révolution» dans les programmes de l´Entv? Une chose est, néanmoins, certaine à en croire les déclarations du ministre. Ce dernier a annoncé hier que de nouveaux textes visant la refondation de «l´Unique» sont quasiment prêts et ils seront débattus dans un proche avenir en réunion du gouvernement. «Le texte qui concerne la refondation de la télévision et de la radio, ou bien la réorganisation juridique du statut de la télévision et de la radio est arrivé à son terme. Il sera présenté au gouvernement dans une ou deux semaines», a-t-il dit. Ne voulant pas remettre en cause les programmes de la Télévision nationale, le ministre a considéré que cette chaîne publique fait des progrès ces derniers temps afin de mieux s´adapter à une nouvelle politique. «En outre, cela ne nous a pas empêchés de faire avancer les choses et réaliser la pluralité des voix au sein de la télévision». Et d´écarter qu´il y ait une quelconque réticence de la direction de la télévision dans la politique d´ouverture de l´Unique à tous les autres courant politiques, ceux de l´opposition, notamment. «Il n´y a pas de réticences. Il faut un peu de temps. C´est une chose nouvelle à laquelle les gens de la télévision commencent à s´adapter doucement», a-t-il précisé. Dans le même registre, le ministre a estimé que les effets de cette politique se feront sentir à compter de l´année prochaine. «L´année 2011 est transitoire, mais en 2012, on aura, certainement, trois journaux télévisés au lieu d´un. Chaque chaîne produira son propre journal», a-t-il expliqué. Selon le ministre, chaque chaîne sera une entité à part entière. «La télévision c´est l´identité des chaînes. Chaque chaîne, dans tous les pays, cible un public. Donc, il ne faut pas qu´elle soit une chaîne clonée. On veut que chaque chaîne ait sa propre personnalité pour qu´il y ait une émulation entre les chaînes», a-t-il précisé. Le ministre indique, ainsi, que les chaînes composant la Télévision algérienne seront séparées «dans le contenu, dans les programmes et même dans la manière de présenter les choses». Sollicité à propos du statut du journaliste, le ministre répond qu´un décret régulant cette fonction existe, mais il appartient aux autres de l´appliquer s´il est bon et de l´améliorer dans le cas contraire. Concernant la carte de presse, le ministre annonce qu´il s´agit d´un programme de la corporation et non celui du ministère. Et d´affirmer que la question sera tranchée plus tard avec l´implication de tous les acteurs concernés. Le ministre a évoqué le changement, avant le 31 mars, des statuts des quotidiens nationaux.