Les récentes décisions prises en Conseil des ministres et relatives à la jeune frange de la société sont différemment appréciées. Les avis vont du plus optimiste au plus pessimiste. Ainsi, pour Salah, un jeune chômeur qui se limite à des petits boulots pour nourrir sa famille, les décisions ressemblent plus à une énième démagogie. «Avant de prononcer des mesures, il était peut-être plus intéressant de faire un bilan-diagnostic de ce qui a été décidé avant. Il faut d´abord répondre aux questions de savoir si les dispositifs en place ont donné des résultats. Est-ce que les jeunes, sans distinction, peuvent accéder aux facilités sans encombre?», se demande notre interlocuteur. Le jeune ne comprend pas ces textes élaborés par des juristes. Souvent les administrations se cachent derrière cette difficulté pour trimbaler le jeune d´un bureau à un autre. Avec le temps, c´est le découragement... Même quand l´obstacle administratif est passé avec succès, c´est au tour des banques de s´y mettre pour éloigner le jeune. Pour Menad, un cafetier, son opinion converge avec les deux intervenants. «Oui, l´Etat a mis en place des mécanismes d´aide mais la situation et le terrain contredisent cette volonté. D´abord pour postuler, il nous est demandé un dossier et surtout cette enquête technico-économique. Il n´y a pas de bureau spécialisé en mesure de prédire l´avenir à un projet». Pour Rachid, l´avis est plus optimiste. «Le dynamisme personnel, le goût du risque sont deux paramètres importants quand on veut s´installer à son compte». Salah s´invite et rétorque à son vis-à-vis. «Comment voulez-vous réussir quand le prix de revient d´un tablier scolaire est de l´ordre de 600 DA alors que le citoyen peut trouver ce même produit, made in China à 500 DA? Où sont ces organismes censés nous assister après la concrétisation du projet? Une fois l´atelier réalisé, les banques, les fournisseurs, les ouvriers vous acculent et personne n´est là pour vous aider.» Hakim, qui a bénéficié d´un cybercafé prend le relais: «A un moment, on a focalisé les projets sur ce segment d´activité. Très vite, on s´est retrouvé nombreux à faire la même chose. Beaucoup ont fini par mettre la clé sous le paillasson par manque de clients et détérioration du matériel.» Du côté de l´administration, les arguments de nos interviewés sont en partie vérifiés mais l´Etat aurait pris des mesures pour éviter les erreurs du passé. En attendant les décrets exécutifs, ils sont plus de 7000 jeunes à avoir déposé leurs dossiers auprès de l´Ansej, de la Cnac, de l´Angem... la vocation agricole de la wilaya et la diversité des créneaux du secteur a vu un réel intéressement pour l´apiculture, l´arboriculture, la production du lait, l´oléiculture...