Photo :Riad De notre correspondante à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les déclarations optimistes des différents responsables d'organismes et services de création et d'aide à la création de l'emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou ne pèsent pas lourd confrontées aux dizaines d'indices physiques renseignant sur l'ampleur du chômage qui touche notamment les jeunes diplômés et les moins jeunes fraîchement sortis des centres de formation professionnelle sans compter les milliers d'autres chômeurs d'un certain âge qui ont perdu tout espoir de trouver un emploi dignement rémunéré à force d'échecs successifs. Le nombre inimaginable d'étudiants qui sont inscrits sur les listes pour des visas d'études (donc fortement candidats à l'émigration à moyen terme) ou formules d'immigration au Canada, de jeunes diplômés, célibataires ou responsables de famille, tout aussi important, qui recherchent un travail, quelles que soient sa difficulté et ses contraintes dans le Sud au sein des sociétés pétrolières ou de services, les nombreux jeunes diplômés ou sans qualification versés dans le commerce informel ou les métiers ingrats de la débrouillardise et les milliers de chômeurs malchanceux sont des exemples de franges marginalisées qui contredisent tous les chiffres des autorités locales et les taux gonflés avancés par des candidats aux différentes élections à l'échelle du pays.Lors de journées portes ouvertes sur l'emploi et la création de microentreprises dans le cadre des dispositifs disponibles tels que l'Ansej, la Cnac et l'Angem, organisées par la Direction de l'emploi de la wilaya de Tizi Ouzou au début de l'année dernière et avec la participation d'enseignants universitaires et de cadres associatifs, économiques et sociaux sous le mot d'ordre de «Initiative, accompagnement et insertion», les participants avaient fait leur diagnostic de la situation de l'emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou et profité de l'occasion pour vulgariser des informations sur les étapes de création de microentreprises. A ces journées, selon un représentant de la Direction de la wilaya de Tizi Ouzou, le bilan (toutes formules confondues) de la création de microentreprises durant la dernière décennie, il a été souligné le lancement de pas moins de 9 000 microentreprises, chiffre constituant une source de fierté pour les autorités locales qui avaient promis de faire mieux pendant la durée de l'actuel quinquennat présidentiel (2009-2014). C'étaient bien les concernés, c'est-à-dire les éventuels jeunes investisseurs, qui ont souligné les multiples entraves bureaucratiques et blocages ainsi que les difficultés pour la constitution du dossier qu'on considère trop chargé pour attirer ou intéresser les jeunes désœuvrés et les anciens porteurs de projets dont l'âge varie entre 30 et 50 ans. Un cadre d'un organisme d'aide à la création d'emplois avait même parlé de la nécessité de se pencher sur ce qu'il avait appelé le «stock dormant des dossiers d'investissements» gardé dans les tiroirs des administrations depuis plusieurs années au mépris des demandeurs désemparés et quelquefois désespérés. Mais les initiatives de l'Etat pour l'encouragement à la création de l'emploi n'ont pas eu visiblement un impact sérieux sur la grave et dangereuse problématique du rapport chômage-emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ce n'est surtout pas le dégel de l'investissement dans le transport public des voyageurs et des marchandises, décidé l'an dernier, qui fera baisser le taux incroyable du chômage en Kabylie. La Direction de l'emploi de la wilaya de Tizi Ouzou avait donné récemment un taux de 87% de demandes d'emploi restées sans suite au niveau de l'institution, de quoi estimer le réel taux de chômage dans la wilaya, qui est officiellement d'environ 25%, à des seuils encore plus alarmants. Les jeunes, intéressés par l'investissement et les anciens porteurs, demandent des avantages fiscaux, l'assouplissement des conditions d'investissements dans certains domaines comme l'agriculture et les PME par exemple. Il ne suffit pas de se limiter aux secteurs des transports des voyageurs et des marchandises ou du BTPH pour faire croire que l'activité économique dans la région bouge alors qu'elle est au point mort sans nul besoin d'avoir l'avis d'experts en la matière.Mais où vont et que font, à titre d'échantillon de cette misère du chômage qui frappe les jeunes, les sept mille diplômés/an de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ?