Malgré les énormes difficultés de toute nature, cet entretien lève un coin du voile sur la vie dans les maquis. Certains nous ont déconseillé la route menant de Khemis à Theniet El-Had réputée coupe-gorge. «C'est là où se terrent Al-Ahouel et le Gspc», raconte un riverain. C'est au coeur de cette Amazonie fortifiée par des montagnes aux parois verticales que surgissent de temps à autre, des faux barrages. Le dernier en date remonte au Ramadhan dernier où «onze militaires furent pris dans une embuscade tendue par les terroristes du Gspc», nous dira un chauffeur de taxi. On s'annonce avec trois coups frappés à la porte. Un long silence, des pas furtifs, la porte s'entrebâille. Nous la franchissons pour atterrir dans l'unique pièce d'un amas de parpaings et de tôles. Dans un coin, un lit métallique. Près de la fenêtre masquée par des journaux pour «pousser» le froid, deux chats jouaient sous une meïda. C'est là que vit celui qui a réussi à fausser compagnie à ses compagnons de djbel «Je suis content de votre visite», nous dit-il en caressant avec tendresse le visage et les cheveux de sa fille âgée de trois ans environ. Pour d'évidentes raisons, nous avons préservé l'identité du repenti et le lieu de rencontre.