Le virus de la grippe A refait parler de lui. En Algérie, en France, en Grèce, au Luxembourg, au Canada,...bref, un peu partout dans le monde. La presse parle de 12 cas détectés chez nous. Le directeur général de l´Institut Pasteur-Algérie, le Pr Tazir, que nous avons joint hier, rectifie: «Nous avons enregistré 9 cas». Trois cas en moins ou en plus ne changent pas la donne. L´important est qu´aucun décès n´a été signalé. Faut-il s´inquiéter de cette réapparition du virus H1N1? L´OMS avait précisé dans ses recommandations en août 2010: «Le monde est désormais entré dans la période postpandémique...le virus de la grippe A (H1N1) devrait continuer de circuler comme virus de la grippe saisonnière au cours des quelques années à venir.» Il ne s´agit donc pas de retour. Le virus n´est jamais «parti». Il est toujours parmi nous. Il doit le rester. Si quelques voix crient à faire peur chez nous, l´OMS, qui avait fait dans la précipitation en 2009 en élevant l´alerte à son niveau maximum (6) et qui avait justifié son alarmisme par le «principe de précaution», semble, aujourd´hui, faire dans la prudence. Pas d´alerte sanitaire en cette saison propice à la grippe. Non point que l´organisation mondiale qui veille sur notre santé ait été échaudée par la pluie de critiques qu´elle a subies en 2009, mais tout simplement parce que le virus H1N1 s´avère être un des virus de la grippe saisonnière. Oui, la grippe classique comporte divers virus. Certains mutent plus que d´autres. C´est pourquoi d´ailleurs, chaque année, il faut un nouveau vaccin contre la grippe. Celui de l´année précédente ne convenant plus. Dans ce processus, le virus H1N1 s´est installé. Il fera désormais partie des virus de la grippe saisonnière. Il tombe dans «l´anonymat». La célébrité qu´il a connue en 2009 a fait son temps. Il n´est plus désormais, ce dangereux virus «tueur» que l´humanité doit craindre. Voilà pourquoi, un peu partout dans le monde, le virus a réapparu sans trop de pub. Sauf chez nous où on en fait «tout un plat». Ceci dit, il ne faut pas que cela altère notre vigilance. Le virus grippal garde toute sa dangerosité chez certaines personnes plus fragiles comme les nourrissons, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies respiratoires ou de maladies chroniques tels l´asthme ou le diabète, etc. Ces personnes plus exposées et qui pourraient présenter «s» recommande l´OMS. Outre cette catégorie de patients, il n´est interdit à personne de se faire vacciner contre le virus grippal qui, cette année, comprend la souche H1N1. Même au mois de mars? «Oui! répond le Pr Tazir, on peut se faire vacciner à tout moment de l´année.» On le croit volontiers quand on se rappelle que la pandémie de 2009 s´était déclarée en plein été. D´autant que le vaccin est, chez nous, encore disponible. En définitive, les cas de grippe A relevés à Aïn Defla, Alger, Tizi Ouzou, au Luxembourg, à Athènes ou à Montréal n´ont pas de quoi nous rendre insomniaques. Ils sont dans l´ordre des choses, tel que prévu par les scientifiques et répercuté par l´OMS. Nous allons vivre avec ce virus le plus normalement du monde pour un certain temps encore. Avec tout de même, la précaution de consulter le médecin le plus rapidement possible, dès les premiers signes, pour rendre la prise en charge efficace. C´est tout. Ce qui explique que pour cette année, l´OMS n´a pas cru utile de lancer une alerte sanitaire. Même pas au nom du fameux principe de précaution. C´est dire!...