L´amour est, comme la justice, aveugle. Cette fois, l´amour est agressif, blessant, humiliant. La loi s´en mêle avec un deux ans ferme... L´affaire du jour du tribunal de Chéraga (cour de Blida) a révélé de graves dysfonctionnements des séquelles du divorce. Nabila.B mère de trois enfants roule la nuit entre Aïn Bénian et le complexe de la région. Elle roule si bien et longtemps qu´elle rencontre, par une belle soirée de Ramadhan 1431, Tayeb.Z., un beau gosse blond s´exprimant beaucoup plus en langue française et possédant beaucoup de relations. La rencontre de la brune Nabila.B., et de Tayeb le blond va droit sur le lit. La passion s´empare du frais couple illicite. Les dépenses sont légion. Maître Abdelkrim Bouchami, l´un des avocats de Nabila, a dit à Liamine Louhel, le président de la section correctionnelle, que ce «tortionnaire» a beaucoup d´influence et tout le monde dans sa poche. Louhel n´est pas d´accord. L´avocat baisse de ton, mais maintient le vocabulaire brûlant. Zaïm, le procureur suit, mais ne dit rien. Il ne dit rien car une partie civile a son statut. Nous écrivons en plus que la passion s´était installée. La passion a donné l´amour qui a accouché de la jalousie, laquelle pond les coups et blessures. Donc de 2008 à septembre 2010, tout est passé et bien même...Tayeb a même eu, à un moment donné, à présenter la dame à ses parents. C´est dire si ses intentions étaient dans le bon sens. Mais voilà, trop de sorties nocturnes nuisent à la stabilité d´un couple, le plus illégitime soit-il. Deux ans de prison ferme le prouveront. Ayant presque le même âge, les deux tourtereaux vont aggraver leur situation amoureuse. C´en est trop et plus que trop! Car Nabila venait de mordre l´index. Tayeb, lui balance au passage une (des) gifle(s) qui occasionne(ent) un arrêt de travail de vingt jours. Et ce certificat médical valait une détention provisoire de plus de vingt jours! Au jour du procès, mardi dernier. Généralement, l´amour calme les ardeurs. Tayeb et Nabila vivaient une relation illicite. Nabila plus âgée, avait la promesse de mariage de Tayeb, gagné par la jalousie surtout que Nabila aimait sortir la nuit, sillonner la voie rapide du côté du complexe touristique de l´est de la capitale. C´est le panier à crabes, mais à coups et blessures. Il faut aussi souligner que ce procès a été dominé par les quatre avocats: Maître Rida Bekkat et Maître Abdelkrim Bouchami pour Nabila.B, la victime, et le «clan» Nouasria. Maître Nouasria Junior avait plaidé le premier pour Tayeb.Z, l´inculpé-détenu alors que le papa Messaoud a fait le reste, donnant le tournis à Louael, le juge du siège, qu n´aime pas trop les débats houleux. Les quatre plaideurs ont été à la hauteur de leur tâche. Ils ont, au préalable, décortiqué le dossier, cherché les «pou...r» et les «contre» de l´affaire pourtant aussi claire que l´eau du bord de la plage de Aïn Bénian en juin-juillet -août. Et la gifle allait le condamner. Maître Bouchami a même cherché l´autre et fait dans la preuve. Comme à l´accoutumée, Maître Bekkat a joué son rôle élégamment. Quant au parquetier, l´ombrageux Zaïm, il était là, planqué au-dessus du pupitre du ministère public à l´affût d´une dérive. Vainement! Il aura pourtant satisfaction sur le banc, avec le public, Rania, la frangine de Tayeb Z., pleurait. Elle pleurait sur l´état de sa maman effondrée depuis l´incarcération du fiston. «Lui, est un homme. Il peut tout supporter, pas notre mère, qui a toujours veillé sur notre éducation et l´honneur de la famille. On aura beau lui expliquer, elle ne voudra jamais comprendre qu´une femme qu´elle avait accueillie chez elle puisse avoir un coeur aussi noir, plus noir que le hidjab noir qu´elle porte dans ce dossier encore plus noir», dit-elle, les yeux embués et le portable en main, tenant, minute par minute, la maman au courant des événements de ce mardi noir pour la famille de Tayeb Z. Finalement, pour une sale morsure, une gifle brûlante avait été rendue. L´amour entre le beau blond au regard d´un dieu grec et la dame, mère de trois enfants, que seul le hidjab noir, plus noir que le coeur vibrant plus vite qu´un noir destin brisé par la jalousie, une jalousie empêchant les amoureux de roucouler dans la nuit...noire de février et sa fin où le verdict avait été mis en examen, le temps pour les plaies de se cicatriser...Et ce sera deux ans et fermes.