Des discussions qu'ont eues les deux chefs d'Etat, algérien et autrichien, il ressort un engagement ferme des deux parties à mener une lutte sans merci au terrorisme international. Après avoir quitté Bratislava (Slovaquie) le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a foulé hier matin le sol d'Autriche où il a été reçu par le président autrichien, le Dr Thomas Klestil au Palais de la Hofsburg, siège de la présidence autrichienne. La question des otages européens enlevés dans le Sahara algérien par le Gspc que dirige Mokhtar Belmokhtar, est sans nul doute le sujet récurrent des discussions qu'ont eues les deux présidents, que ce soit en aparté ou lors de conférences de presse. «Nous nous sommes félicités du dénouement heureux qu'a connu l'affaire des otages autrichiens retenus dans le Sud algérien par un groupe terroriste affilié à l'organisation d'Al- Qaîda. Ce résultat a été obtenu grâce à l'action remarquable de l'armée et des forces de sécurité algériennes, mais également grâce à une collaboration très étroite entre les services de nos deux pays. Bien que particulièrement douloureuse et éprouvante, cette expérience est venue renforcer notre conviction commune que le terrorisme ne connaît pas de frontières et que la lutte contre le terrorisme doit être globale et sans merci», a dit d'emblée le chef de l'Etat algérien devant à un parterre de journalistes de la presse internationale. Le président de la République autrichien a, quant à lui, tenu, dans une conférence de presse conjointe, à remercier de nouveau le Président Bouteflika pour la libération des dix touristes autrichiens des mains de leurs ravisseurs dans le Sahara. «Je tiens à remercier personnellement et avec circonspection le Président Bouteflika pour cette libération», a déclaré le président autrichien qui a précisé que les dix Autrichiens libérés tiennent à remercier eux-mêmes le Président Bouteflika lors du dîner qui devait avoir lieu hier soir en son honneur. Le président Klestil a évoqué, par ailleurs, le terrorisme soulignant à cet effet que ce phénomène est global et implique une lutte tout aussi globale. Il a noté que pour être efficace, la lutte contre le terrorisme doit viser ses racines et les extirper. Le président autrichien a, dans ce contexte, félicité l'Algérie qui doit abriter le centre africain contre le terrorisme, décidé par l'Union africaine. Concernant les touristes allemands encore détenus par le groupe terroriste dans l'immense Sahara algérien, le Président Bouteflika a fait état d'une cogestion avec l'Allemagne pour un dénouement heureux. «Cette cogestion, a-t-il ajouté, se fait aux niveaux politique, sécuritaire et militaire.» Le chef de l'Etat a déclaré avoir la «certitude que les otages sont toujours vivants». «Je n'hésiterai devant aucune mesure pour préserver des vies humaines», a dit le Président Bouteflika, précisant que le règlement d'une telle affaire se fait sur la base de consultations mutuelles avec le gouvernement allemand. Au deuxième jour de sa visite d'Etat en Autriche, le Président Bouteflika recevra Mme Benita Ferrero Waldner, ministre fédérale des Affaires étrangères qui a eu à jouer un rôle clé, ici même en Algérie, auprès de son homologue Abdelaziz Belkhadem, dans la libération récente des ressortissants autrichiens. Au-delà de l'évidente coopération sur le plan sécuritaire, la coopération bilatérale entre l'Autriche et l'Algérie est sûrement appelée à s'intensifier d'autant que celle-ci connaîtra un développement après l'accord d'association signé entre l'Algérie et l'Union européenne et son intégration à l'OMC.