Farida D., est une victime d´escroquerie. Elle vient de comprendre qu´une agence immobilière ne sert à rien en justice... Voilà une famille qui prend attache avec l´agence immobilière El Ahlem de Belouizdad (Alger) en vue d´acquérir un toit. Un accord est vite conclu entre Farida et Yahia.D. et Fadila et Rachid B. Un premier gros versement est effectué et on attend la suite qui est la signature de la vente. Mais comme il reste un bon paquet à verser, les deux couples s´entendent pour attendre que le fric soit réglé et c´est bon pour la signature. Nous sommes le 1er septembre 2006. Farida et sa famille habitent le nouveau domicile. Ahmed D., l´agent immobilier de la rue du 8-Mai 1945 de Belouizdad est ravi de cette transaction. Même les deux familles tissent d´excellentes relations amicales avec des imitations et des échanges d´amabilités. Tout va bien pour l´instant... Un beau jour, on discute de tout et de... tous, les mauvaises gens victimes de la cupidité. Fadila.B., évoque des dommages, car son domicile revendu à Farida est sous hypothèque. Chose qu´ignorait Ahmed l´agent immobilier. Un malaise s´installe de suite. Le ton monte. Les mots s´échangent sur une autre voie et les éclats de voix vont faire écho jusqu´aux autres membres des familles et du voisinage, surtout le mauvais, celui qui mène à la barre... Fadila réclame à Farida qui a exigé que l´on passât à la signature finalisant la transaction. Fadila refuse de signer et exige le versement de 270 millions de centimes, prétextant les «agios» de la banque. Yahia.D., l´époux de Farida demande à réfléchir durant un bimestre, le temps de réunir la somme, même si au fond, il voit ici l´acte de piraterie commis par Fadila qui voulait ainsi éviter de signer la vente, une vente sous l´égide de l´agence...Or, deux mois après, impossible de ramasser la somme exigée et on passe alors à la manière forte. C´est Fadila et Rachid.B., les revendeurs qui vont vers le référé d´El Harrach où l´expulsion est prononcée. En voyage en Tunisie, Ahmed.D., l´agent immobilier apprend avec effroi l´ignominie. Il se dirige vers le consulat et rédige un «mot» au trio de juges du référé pour les informer qu´il détient les documents de la transaction et qu´il ne peut y avoir d´expulsion. La chambre du référé rejette le verdict du tribunal d´El Harrach. Se trouvant dans un état lamentable et voyant la somme avancée à Farida et Rachid.B., fondre comme neige au soleil, elle décide de déposer une plainte pour abus de confiance, d´escroquerie à l´encontre des vendeurs récalcitrants et indélicats. Elle veut aller au fond. Elle cherche la bagarre au nom de la loi. «Les sentiments? C´est fini. Confiait-elle le jour du procès. Devant le doyen de juges d´instruction d´El Harrach, les antagonistes disent tout et à chacun sa version. «Au tribunal!», décide le doyen qui a eu le temps qu´il faut. Et au tribunal, il y une juge que l´on a spécialisée dans les dossiers dits «sensibles». Et cette juge ne fait pas l´unanimité dans ses décisions et heureusement que l´appel arrive parfois à redorer le blason du département de Tayeb Belaïz. Et c´est ainsi que le jeudi, jour J du procès, les antagonistes se retrouvent à la barre, sauf, l´agent immobilier Ahmed.D., qui devra attendre dehors, son statut de témoin aidant et un témoin prévu par la loi! Barkahoum Messaoudi, la procureure posera bien des questions surtout pour ce qui est de l´incessibilité du bien mis sous hypothèque et elle le fera à deux reprises à la juge qui ne semblait pas trop être prise par ces débats vu sa nonchalance exaspérante. Les avocats diront bien leur étonnement dans cette affaire plus que bizarre. Ils feront juste le nécessaire pour l´intérêt de la défense et ce qu´attendaient d´eux leurs clients. L´avocat de Farida.D., fera bien remarquer aux inculpés que la suspension de l´expulsion était l´oeuvre de la seule justice. D´ailleurs, à l´issue du prononcé du verdict une semaine plus tard, le jeudi 7 avril 2011, Farida.D., sera choquée. Elle quittera la salle d´audience, le regard vide, une démarche lourde, les bras ballants. Elle sera évacuée à l´hôpital Mustapha par sa famille qui a décidé de protester contre le verdict, la relaxe de Fadila.B., et donc d´interjeter appel, l´unique moyen d´interjeter la décision de la juge d´El Harrach (cour d´Alger). Et pour revenir au procès proprement dit, on avait tout entendu et chacun a dit ce qu´il avait sur le coeur et dans les tripes...Un mois après, c´est la première audience renvoyée à deux autres reprises et jeudi dernier, la juge entend d´abord Yahia, le mari de Farida, qui a confirmé tout ce qu´il a déjà dit au doyen. Farida l´épouse, la seconde victime excitée, car son adversaire ne cessait de lui répéter qu´elle avait le bras long. «Rachid.B., est venu avec nous chez le notaire pour signer le document de la transaction, mais à chaque fois il réclamait les 270 millions, somme qui contient les honoraires des avocats et le reste pour le prix des billets d´avion pour le Canada. Nous avons refusé ce chantage alors elle a joué sur l´expulsion, motif qui n´a pas marché. Ce qui est malheureux, c´est que nous avons été abusés, mon mari et moi et toute la famille et j´ai même subi deux opérations chirurgicales. Elle savait que je n´avais aucun doc que le docu était le mien puisqu´ils ont refusé de régulariser. Heureusement, grâce à l´agence qui a présenté sa garantie...» Fadila l´inculpé dit de suite ignorer ce qu´elle fait ici. Elle s´étonne que tout est au nom de Yahia, son mari qui évite d´évoquer le rôle de l´agence immobilière. Messaoudi Barkahoum posera plus tard deux questions à Rachid.B., à propos de la réception de l´avance. «Vous n´aviez pas le droit de céder le domicile sous hypothèque. Avec les 650 millions, pourquoi ne pas avoir régularisé?»; aucune réponse n´est perçue. Rachid, le second inculpé, va dire exactement le contraire de ce que a déclaré Farida. «Nous n´avions pas le droit de revendre, car le domicile était hypothéqué». Ahmed le seul témoin, explique la situation en allant droit sur le silence observé par la vendeuse Fadila à propos des dettes: 180 milions. «Elle m´a déclaré entre 60 et 80. Elle a menti. A un moment donné, il tire le Saint Coran à la face de Rachid.B., qui se trouvait à sa droite. «Il ne dit pas la vérité à propos de son absence lors de la transaction qui s´est déroulée dans l´...agence!»