«Qu'à cela ne tienne, pourvu que le paysan protège son agriculture», a-t-on préconisé. Les agriculteurs de la wilaya d´Oran ne se bousculent pas auprès des assureurs agricoles, la tendance est, contre toute attente, marquée par un taux très élevé de boycott des différents programmes des assurances agricoles. En effet, le nombre d´agriculteurs qui ont paraphé les contrats des assurances agricoles est insignifiant. «Leur nombre n´a pas dépassé la vingtaine en 2010 contre 500 durant la saison 2007-2008. A cette époque le besoin des assurances, et par voie de conséquence la possibilité de se faire rembourser, s´est largement fait sentir vu que cette période là a été caractérisée par une forte sécheresse qui a causé des pertes sèches en matière de rendement», a-t-on indiqué. «La toute récente enquête élaborée par la direction des services agricoles de la wilaya a fait ressortir que plusieurs agriculteurs et éleveurs paysans ignorent les bienfaits et les avantages des assurances agricoles». Et d´ajouter que «c´est ainsi que les recommandations, contenues dans le rapport ont été explicites en incitant les paysans et éleveurs à se rapprocher davantage des bureaux des assureurs en vue de protéger, à l´avance, leurs productions animales et agricoles contre les risques de tout genre, dont les services sont assurés selon les normes internationales». Et d´expliquer que les «les assurances agricoles sont obligatoires». Face à ce constant déclin, une véritable problématique est donc posée et ce, compte tenu du nombre global des paysans exerçant cette activité, tant nourricière et rentable, qui est de 8000 personnes réparties à travers les 26 communes de la wilaya. Quelles sont donc les raisons qui motivent les fellahs à tourner le dos aux assurances agricoles? Les avis sont diversement partagés. Selon plusieurs paysans, la cherté des polices d´assurance en est la cause principale. Les assureurs avancent, pour leur part, le contraire. «L´assurance d´un hectare de pomme de terre, au rendement estimé jusqu´à 60.000 DA, revient à quelque 30.000 dinars» apprend-on ajoutant que «le boycott est motivé par plusieurs raisons, à commencer par la défaillance de certains fellahs ne répondant pas aux exigences des assureurs dont la conformité de ces derniers aux standards requis par les assureurs à savoir les déclarations réelles des produits ensemencés et non autres». Cela laisse supposer que les agriculteurs, sont, eux aussi, frappés par le phénomène du nomadisme en optant pour des activités aux productions peu coûteuses, rapides et rentables. «Qu´à cela tienne, pourvu que le paysan endigue son agriculture contre les risques soudains», a- t-on préconisé. À travers les différents plans mis en place au profit des paysans, le département de Rachid Benaïssa mise, beaucoup, sur la renaissance du secteur, le but étant d´éviter les erreurs désastreuses commises dans le passé et agir au développement effectif de l´agriculture. «Ces erreurs ont été lourdement payées par le Trésor public», a-t-on expliqué. Sur un autre registre, l´université d´Oran, en particulier le département biologie, s´est mise au développement et à la recherche agricole, en signant, tout récemment, une convention de coopération avec les services agricoles de la wilaya. Des ingénieurs et chercheurs, aux idées novatrices, sont effectivement sur le terrain des recherches dans le domaine de l´irrigation à base de récupération des eaux usées. Le même département a organisé, le mois dernier, un séminaire d´envergure internationale auquel ont pris part d´illustres professeurs. Cette rencontre a été sanctionnée par plusieurs recommandations dont le retour au développement de l´agriculture biologique.