Des sources crédibles et proches du milieu des conspirateurs indiquent qu'un bureau politique du FLN, parallèle au BP légitime, a été mis en place depuis trois jours. Les comploteurs engagés dans le plan de déstabilisation du FLN, apprend-on de sources dignes de foi, viennent de passer à une phase nouvelle. Il ont, en effet, mis en place un bureau politique parallèle à celui issu des dernières assises de ce parti et sont même à la recherche d'un secrétaire général «de pacotille» comme l'est leur BP. De sources crédibles et proches du FLN en effet, on apprend que «les putschistes tiennent des réunions régulières et soutenues dans les maisons respectives de Abdelkader Hadjar et Wahid Bouabdallah, toutes deux situées dans la résidence d'Etat de Moretti». Cela, dans le but de mettre en branle la phase 3 du complot depuis l'échec consommé de ses deux premières parties, l'une visant à prendre d'assaut les sièges locaux du FLN et l'autre à actionner les services du ministère de l'Intérieur dans le but d'invalider les résultats du 8e congrès de ce parti. Le plan de déstabilisation du FLN, plus particulièrement de son secrétaire général, prend ainsi des allures de véritable «intrigue» digne des siècles passés. Les mêmes sources ajoutent que ces réunions, auxquelles ont pris part certains militants et élus du FLN, dont la plupart ont été radiés des rangs du parti à la suite de leur traduction en commission de discipline, a fini par déboucher sur la mise en place d'un «bureau politique parallèle». Il est difficile, dans l'état actuel des choses de situer la composition humaine de ce bureau, d'autant que l'information elle-même demeure secrète et nous a été communiquée en exclusivité sans beaucoup de précisions. Reste toutefois à dire que Abdelkader Hadjar, Wahid Bouabdallah, Amar Tou et Saïd Barkat sont d'office membres de cette instance parallèle dont les objectifs s'inscrivent comme suit. Il ne s'agit rien moins que d'aller vers un comité central parallèle avant de déboucher, carrément, dans un mois ou deux, vers un congrès également parallèle, à moins que, fort de ces nouvelles structures, les «putschistes» ne prennent part en force et par la force au congrès extraordinaire prévu pour le mois de novembre prochain, croit-on savoir, dans le but d'imposer aux présents l'idée de «dégommer» Ali Benflis. Mais l'ensemble des observateurs, militants et spécialistes des affaires liées à ce parti s'accordent à qualifier ce énième complot de «chimérique» puisque Ali Benflis qui a été élu légitimement, a derrière lui la base militante, les cadres et les élus de son parti, lesquels ont tous compris, nous disent certains d'entre eux, «quelle chance ils ont, avec ce secrétaire général, qui a donné un souffle nouveau et une sorte de seconde indépendance à ce parti si cher au coeur des Algériens, tous les Algériens». Cela est d'autant plus plausible qu'il est on ne peut plus difficile, dans tout ce micmac, de trouver un remplaçant de choix à Ali Benflis, un homme dont l'aura et la popularité n'ont cessé de grandir aux yeux des Algériens depuis les attaques dont ont été victimes certaines mouhafadhate du FLN avec le vent de sympathie unanime éveillé en faveur de Benflis et de son parti. Approché, nous dit-on, Abderrezak Bouhara a opposé, comme il fallait s'y attendre, un niet catégorique. En désespoir de cause, nous dit-on encore, les «putschistes» ont approché en Jordanie Mohamed-Salah Yahiaoui. Ce dernier aurait refusé de recevoir les émissaires de Hadjar. Les mêmes sources nous disent que Abdelkader Hadjar a fini par comprendre qu'il n'avait aucune chance de succéder à Ali Benflis après les scandales liés aux tentatives d'occupation par la force de certains sièges locaux du FLN, mais aussi ses sorties publiques et médiatiques qualifiées par tous les observateurs de «vulgaires», et «tout juste dignes d'un voyou» alors que cet homme est toujours censé représenter l'Etat et le peuple algérien auprès de l'Iran. Son abandon de poste, dans la situation confuse qui prévaut actuellement dans cette région de la planète, n'est pas non plus pour l'honorer, d'autant que nous ne disposons même pas d'un remplaçant ou d'un attaché militaire au niveau de cette ambassade. Ce n'est pas tout. Les mêmes sources ajoutent que des désaccords profonds seraient apparus entre Hadjar d'un côté et Tou et Barkat de l'autre. Les deux hommes, désormais, même s'ils persistent dans leur démarche anti-Benflis, refusent désormais de s'afficher avec Hadjar. Ce dernier, essuyant échec sur échec, n'en «démord» toujours pas, sachant que désormais il joue son va-tout dans une affaire qui, visiblement, l'a dépassé, voire entraîné vers des abîmes et des conséquences néfastes pour lui, dont il était loin de mesurer la portée, pensant au début avoir affaire en la personne de Benflis à un de ces apparatchiks parachutés d'en haut, que l'on peut «remercier» à tout moment sans que les appareils du parti et ses militants ne protestent, ni ne s'y opposent. Dans toute cette histoire, la direction légitime du FLN continue d'afficher une très grande sérénité et un optimisme sans faille. Des mem- bres de la direction de ce parti, joints hier par téléphone, nous ont assuré ainsi que les «putschistes» n'avaient aucune chance d'arriver à leurs fins, ajoutant que Mohamed-Salah Yahiaoui est un homme doté de principes et d'un passé trop précieux pour accepter de se fourvoyer dans une aventure aussi grossière que malsaine. Les observateurs, eux, s'accordent à dire que les «intrigants», en recourant à ce genre de procédé, montrent qu'ils sont à bout de force et d'arguments et qu'ils sont, en quelque sorte, en train de tirer leur ultime baroud d'honneur, à blanc bien entendu...