c'est tout le village d'Arabiw sa ville natale qui voudrait réussir cette commémoration à travers l'association Tiwizi n'aqabiw. Reportée pour des raisons financières, la commémoration du 3e anniversaire du décès de Azedine Meddour débutera finalement demain (vendredi 20 juin). L'association Tiwizi n'aqabiw de Timzirt, organisatrice de cet hommage, voudrait par la même occasion réhabiliter le cinéma en particulier et la culture en général dans la région. Selon Djamel Touahria, président de cette association: «Le problème financier étant résolu, puisque 50 millions nous ont été débloqués par le ministère de l'Intérieur, 30 millions par le ministère de la Communication, et la wilaya de Béjaïa contribuera par une subvention et la prise en charge des invités». Béjaïa renouera avec sa place de ville des sciences, de civilisation et de culture. Pour cet événement, un programme riche et varié s'étalera durant 6 jours (du 20 au 26 juin 2003). Outre la projection des films de A.Meddour La montagne de Baya dans ses deux versions (arabe et amazighe), Crime de guerre, des conférences et des tables rondes sur l'oeuvre du cinéaste auront lieu. Elles seront animées par Karèche, Djamila Amzal, Djamel Maâfa, des pièces théâtrales, des récitals musicaux et poétiques, des visites touristiques de sites historiques tels que de Tiklat, des mines de Timzrit sont aussi au menu. Cette manifestation permettra aussi aux cinéastes, acteurs et artistes de débattre de l'avenir du cinéma en Algérie. Les organisateurs voudraient faire de cet événement un espace pour la contribution à la connaissance de l'oeuvre de A. Meddour, la découverte du 7e art, la réoccupation des espaces culturels et l'encouragement des produits cinématographiques contribuant à la préservation de l'identité nationale. Beaucoup d'hommes de culture sont attendus à Béjaïa. La réussite de cette grande manifestation permettra à cette wilaya de sortir des sentiers battus. Pour Touahria Djamel «son rêve c'est de pouvoir organiser un festival méditerranéen du cinéma à Béjaïa; mais pour l'immédiat, le plus urgent c'est de faire découvrir le monde du cinéma au public, car cet art est en réalité le miroir d'une société.» L'hommage ne saurait être comblé si nous ne nous attardions pas sur les oeuvres de cet enfant de Akabiw (village situé à Timzrit) après des études de langue française à l'université d'Alger, il rejoignit Moscou pour des études de cinéma. Déjà en 1978 il réalisa pour RTA puis pour l'Enpa; il est membre fondateur de Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques), vice-président de l'Arpa (Association des réalisateurs, producteurs algériens). Il eut le 1er prix au Festival du Caire et à Ouagadougou en 1980 avec les 7 séries Les nouvelles croisades. En 1983, prix spécial du jury à Prague avec le film Entre nous, deux ans plus tard, en 1985, c'est avec Combien je vous aime qu'il eut le 1er prix du Festival américain du film à New York; puis, il réalise en 1986 Polisario année 15, en 88 Un survivant raconte, en 90 Des faits et des faits, en 91 La légende de Tiklat, en 92 Djurdjura, en 93 Douleur muette. Aujourd'hui, c'est pour que vive son génie artistique et ses oeuvres que Béjaïa abritera cette grande manifestation.