L'affichage tant attendu est prévu pour ce mois d'avril Le secteur du logement est un marché régi par la loi de l'offre et de la demande, dans une wilaya où une attribution imminente est appréhendée par les pouvoirs publics. Annaba a, depuis longtemps, vécu au rythme d´une croissance et d´un développement quasi anarchique. Réputée pour sa vocation industrielle, la wilaya croûle sous le poids du déficit en matière d´espace à même de lui assurer une assise digne d´une urbanisation que celle qu´a connue Bône la Coquette. En ce sens, les regards sont tournés vers des zones un peu plus éloignées de la ville, pour concrétiser les différents programmes de logements, à l´image de Chabia, TCA, El Bouni et Berrahal. Pour ne citer que ces endroits retirés de la wilaya de Annaba. Cette situation anarchique, longtemps vécue par Annaba, qui n´a pas échappé à l´exode rural, a vu naître des situations inquiétantes pour les pouvoirs publics, et affligeantes pour des centaines de familles vivant dans des caves aménagées en habitations, à l´image de celles de la Ménadia et «Jebennette Lihoud», sans oublier ceux entassés dans quelques bidonvilles implantés çà et là. Toutes ces familles attendent impatiemment un toit décent. Ces logements notons-le, ont non seulement tardé à venir, mais ont été surtout à l´origine de l´étincelle du brasier des différents mouvements de contestation, enregistrés à travers la majorité des communes de la wilaya. A l´origine de ces protestations, ces postulants aux logements, qui attendent depuis 30 ans, qui, depuis 10 ans, ou au moins 3 ou 4 ans. Ces derniers, venus l´on ne sait d´où, sont tous en quête d´un logement, dans une wilaya où le logement est synonyme d´activité commerciale. Un commerce régi par les lois de l´offre et de la demande, selon le code des marchands de rêve. Cette équation purement économique est difficile à résoudre, pour des raisons multiples, dont entre autres, la forte croissance de la demande sur ce produit, la lenteur dans la réalisation des unités toutes formules confondues, avec, pour conséquence, l´insatisfaisante offre aux postulants. Le tout agrémenté par, d´une part, la non-intégrité des services en charge de ce secteur ultrasensible, et d´autre part, par les tours de passe-passe. C´est dire que les agissements véreux y sont pour beaucoup dans cette situation qui prévaut en matière d´attribution de logements. En ce sens, il convient de noter que les services en charge de l´opération, seront très bientôt confrontés à une véritable crise si l´on sait qu´une imminente attribution est attendue. Les statistiques font état de plus de 24.500 postulants, attendant tous un logis. Les services de la daïra de Annaba, se sont penchés des mois durant, sur l´étude de 2504 dossiers, seuls 1965 seront satisfaits. Les autres devront conjuguer le verbe «attendre» à tous les temps. Car, si ce premier quota de plus de 1900 logements vient mettre fin au calvaire de quelques familles, il fera sans doute le malheur et le mécontentement de centaines d´autres qui n´hésiteront pas à revendiquer ce droit. Sachant pertinemment que les mêmes services ont annoncé la réception de 2 000 autres unités qui devront être distribuées avant la fin de l´année. Cette assurance des pouvoirs publics saura-t-elle convaincre les demandeurs de logements et susciter leur patience? En outre, tentant de restaurer la confiance avec ses administrés et évitant toute équivoque dans l´attribution des logements aux véritables ayants droit, la daïra de Annaba, et pour plus de transparence et de clarté quant aux noms figurant sur les listes, a fait appel aux services de sécurité, en l´occurrence la Police et la Gendarmerie, qui ont effectué des enquêtes complémentaires, portant contrôle de la véracité des renseignements enregistrés sur les dossiers des postulants aux logements. A ce stade du contrôle, ces services sécuritaires en charge de cette opération de filtrage, sauront-ils vraiment distinguer les dossiers dignes de foi, si l´on sait déjà qu´une liste de 800 bénéficiaires «comporterait plusieurs usurpateurs». Selon certaines informations, des noms de demandeurs n´ouvrant pas droit figurent sur la liste des bénéficiaires de ces logements de la discorde. L´affichage de la liste est autant appréhendée par les services publics que par la population de Annaba, craignant de nouveaux débordements, surtout les demandeurs de logements encore non satisfaits qui menacent de recourir à la violence, notamment ceux dont les demandes remontent aux années 1980 et 90. Pour l´heure, l´affichage tant attendu est prévu pour ce mois d´avril.