Le Collectif des familles des disparus en Algérie (Cfda) et SOS-disparus sont en colère. Ils étaient près d´une centaine de personnes à vouloir marcher à Alger, jeudi, depuis la Grande-Poste jusqu´au siège de l´Assemblée populaire nationale (APN). Une tentative vite avortée par les services de l´ordre pour les empêcher de continuer. Les familles de disparus venues des différentes wilayas du pays (Oran, Tizi Ouzou, Ghardaïa, Bouira, Constantine, Guelma, Tiaret, Tipasa, Blida, Médéa, Djelfa...) qui scandaient des slogans, appelant à faire la lumière sur la disparition de leurs proches, se sont vu malmenées et encerclées par les éléments des forces de sécurité dans un coin du parc Sofia, situé à quelques mètres de la Grande-Poste. «Les forces de répression nous ont malmenés et matraqués. Elles m´ont enlevé mon mégaphone, m´ont bousculé et frappé», a témoigné Hacène Ferhati, représentant de SOS-disparus devant un officier de police qui tente de le démentir. «On est déterminés à revendiquer nos droits à la vérité et à la justice malgré la répression que nous subissons», a-t-il poursuivi. Déterminés à ne pas céder devant l´intervention «musclée» des forces de l´ordre, les manifestants, composés essentiellement de mères des disparus et de personnes âgées, se sont rassemblés une nouvelle fois dans le parc situé à proximité de l´hôtel Albert 1er à Alger-Centre. Assis par terre, ils étaient des dizaines de personnes à manifester leur colère et à scander des slogans à la face des agents de l´ordre qui les encerclaient. «On veut la vérité sur nos enfants», «L´argent ne calmera jamais notre douleur», «Rendez-moi mon fils», a-t-on lu sur les pancartes brandies par des femmes, qui cherchent à connaître la vérité sur la disparition d´un fils ou d´un proche. «Nous sommes ici pour réitérer notre appel aux autorités afin que la justice suive son cours normal par l´examen des dossiers et la poursuite en justice des responsables des disparitions», a indiqué Ferhati. Malgré les centaines de policiers pour empêcher une énième marche, les familles des disparus semblent déterminées à s´approprier l´espace public pour exercer leur droit à la liberté d´expression et à continuer de manifester jusqu´à l´établissement de la vérité et la justice sur le sort des disparus.