«Il y a cent ans, on condamnait un officier car il avait le tort d´être juif, aujourd´hui on condamne un jardinier car il a le tort d´être maghrébin.» Jacques Vergès Après leur campagne dans Hors-la-loi, l´équipe type du film, les producteurs Rachid Bouchareb et Jean Bréhat, les comédiens Sami Bouajila et Roshdy Zem, qui s´est mis derrière la caméra, se sont attaqués à un autre sujet qui risque de faire polémique: l´affaire Raddad. Le film intitulé Omar m´a tuer, que réalise Roshdy Zem, dont c´est le second film après Mauvaise foi, s´est attaqué à un gros morceau et cela en pleine controverse politique sur l´immigration entre l´UMP et le FN et à quelques mois de la présidentielle de 2012. C´est le comédien tunisien Sami Bouajila qui joue le rôle d´Omar, alors que le Marocain Roshdy Zem qui possède pourtant le profil et même la taille que Omar Raddad, pour interpréter le rôle, s´est contenté de la réalisation. Zem a réussi à convaincre Bouchareb le producteur, qui lui, avait décidé de ne plus tourner en France et travaille actuellement aux Etats-Unis, avec l´autre grand manitou des Hors-la-loi Jamel Debouzze. C´est Denis Podalydès (qui interprète le rôle de Sarkozy dans la conquête) dans celui du procureur général et Maurice Bénichou (très convainquant) en Me Vergès. Le scénario signé Rachid Bouchareb et Olivier Gorce (les complices de Hors-la-loi) revient sur l´assassinat de la veuve Ghislaine Marchal, en juin 1991, à Mougins: deux jours plus tard, désigné en lettres de sang «Omar m´a tuer», le jardinier, Omar Raddad, était arrêté. Condamné, emprisonné, gracié puis libéré, Omar Raddad, marqué à vie, continue de réclamer un procès en révision. La sortie du film, espère son producteur Jean Bréhat (associé de Bouchareb), pourra susciter «un mouvement médiatique suffisamment fort» pour convaincre la justice de revenir sur les incohérences du dossier. Roschdy Zem, réalisateur du film se met au défi de retranscrire l´affaire Omar Raddad. L´affaire de meurtre la plus médiatisée des années 1990 est aussi la plus polémique. Adapter cette histoire au cinéma risque de faire remonter à la surface les incertitudes et les injustices qui ont tourné autour de l´affaire. Le film sortira en salles le 22 juin. Dans la bande-annonce du film disponible depuis quelques jours sur la Toile, le comédien semble très impliqué dans le film et très habité par le personnage. Si cette affaire va relancer la polémique sur le traitement en justice des Maghrébin, la sortie du film intervient peut-être un peu trop tard, car d´autres affaires en justice seront adaptées à l´écran et la criminalisation des Maghrébins s´est tellement banalisée que le film ne risque pas d´attirer les foules. Un autre sujet attendu à la rentrée et qui risque de l´effacer Présumé coupable, de Vincent Garenq, sur l´affaire d´Outreau, l´une des plus retentissantes erreurs judiciaires récentes, qui conduisit en prison 13 adultes pour pédophilie. Un autre film, qui risque d´attirer les médias et le public L´ordre et la morale, de Mathieu Kassovitz qui revient sur la Grotte d´Ouvéa et l´intervention des gendarmes contre les indépendantistes en Nouvelle-Calédonie en avril 1988 après la mort de quatre d´entre eux. Un autre drame judiciaire sera tourné au pied des Alpes, du Grand-Bornand et que deviendra Possessions d´Eric Guirado où en 2003, un promoteur immobilier à la réussite affichée est assassiné avec toute sa famille avec une violence inouïe dans son chalet de Haute-Savoie. [email protected]