Le ministre invite les pêcheurs à s'organiser au sein de la chambre de la pêche. «Il y a du poisson pour tous les Algériens mais ce n'est pas pour demain»; c'est en ces termes que s'est exprimé le docteur Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, lors de sa visite, à la wilaya de Tipaza. Une visite, qui, selon lui, a pour objectif de lancer l'étude d'aménagement et de repérage des sites propices à l'aquaculture. Une étude appelée par ailleurs, à toucher tout le littoral algérien et même le Sud algérien où des expériences pilotes sont déjà menées par l'entreprise naissante d'élevage d'alevins, en eau douce, notamment à Biskra, où une enveloppe de 70 milliards de centimes est consentie au promoteur du projet qui a importé des tylapiens d'Egypte. Pour l'étude en question, l'expertise d'un bureau conseil allemand est mis à contribution: il s'agit de Rogge Marine, installé au Cndpa (centre national de développement de la pêche et de l'aquaculture) disposant désormais de toutes les données. Cette étude débouchera sur quinze projets avec dossiers d'exécution, avalisés par le département de Mimoun. Clé en main, le promoteur n'aura plus qu'à mettre en pratique le plan de réalisation. Rappelons néanmoins que cinquante-six projets d'aquaculture et de conchyliculture sur 520 dossiers qui sont au niveau de la Badr. A propos de l'exploitation de ce genre de projet et du suivi de leurs dossiers, le ministre de la Pêche invite les professionnels à s'organiser en association, notamment à travers la Chambre de la pêche. Pour la délivrance des agréments, Smaïl Mimoun dira que «l'on ne peut pas tâtonner mais travailler sur des bases scientifiques, d'autant plus que notre stock halieutique n'est pas encore connu» La pêche en haute mer est l'autre segment développé par le ministre. Cette dernière serait appelée à connaître un développement prochain, vu que l'Algérie adhérera d'ici peu à l'Icat (instance internationale de pêche en Atlantique) où l'Algérie aura à défendre son quota de pêche sur la base de sa production nationale dans ses eaux territoriales. C'est dans cette perspective que le ministre a inauguré un thonier au port de Bouharoun, long de vingt-cinq mètres, ce bateau est doté d'un sonar et d'un système GPS à même de lui permettre de puiser directement dans les eaux poissonneuses. Une merveille qui augure de la modernisation de la flottille de pêche nationale. L'on évoque déjà la commande d'un autre thonier de 38 mètres, semi-industriel, ce dernier est capable de rester au large plus d'un mois. De quoi espérer venir à bout du stade artisanal qui freine encore l'essor de la pêche et à cause duquel la faune marine algérienne meurt de vieillesse. Les activités tous azimuts déployées actuellement par cet homme de la mer qu'est Smaïl Mimoun, permettent d'escompter une augmentation de la production poissonnière de quelque 4000 tonnes et la création de quelque 3000 postes d'emploi, particulièrement à travers les fermes aquacoles naissantes. Le ministre de la Pêche parle d'une stratégie de développement s'étendant sur une vingtaine d'années et à échéancier quinquennal. Cette stratégie permettra, assure-t-on, une production de 281.000 tonnes de poisson et permettra d'assurer ainsi le ratio mondialement admis de 6,2 kg poisson consommé annuellement par chaque algérien.