Les délégations des différentes wilayas auront à débattre principalement de l'offre de dialogue du Chef du gouvernement. Après deux reports successifs, qui ont fait craindre le pire, les travaux du conclave ordinaire de la coordination interwilayas s'ouvriront, finalement, aujourd'hui au Centre culturel d'Amizour. Les délégations des différentes wilayas auront à débattre principalement de l'offre de dialogue du Chef du gouvernement qui, notons-le, avait suscité un grand espoir chez les citoyens. Des débats chauds sont à prévoir au cours de cette rencontre, qualifiée à la fois «d'importante et décisive», entre les deux «clans» qui se sont constitués au lendemain de l'appel d'Ouyahia. Les partisans du dialogue et les opposants s'affronteront au cours de ce conclave appelé à trancher définitivement cette question. Les débats houleux, qui ont caractérisé les rencontres de concertation des structures du mouvement, ont laissé de nom-breux observateurs sceptiques quant à une option favorable au dialogue. A la lumière des propos tenus par les animateurs au cours de leurs différentes sorties, deux tendances se sont dessinées. La CIC Béjaïa et le CCC Bouira qui ont le mérite d'être claires dans leurs réponses qui se résument en un «oui» assorti de préalables politiques. La Cadc de Tizi Ouzou se veut à l'avant-garde de la tendance opposée qui se fait plus radicale par rapport à la question du dialogue. Même si le consensus sera, de l'avis général, difficile à trouver, il n'est cependant pas impossible. A quelques heures du début des travaux, nous nous sommes rapprochés d'Ali Gherbi qui, d'emblée déclare: «En ce qui nous concerne, nous avons jugé l'appel du Chef du gouvernement pour un dialogue de dignité et dans l'intérêt de l'Algérie comme porteur de points positifs. Nous lui avons répondu par un oui assorti de préalables contenus dans la plate-forme d'El-Kseur, notamment, dans son article 5. La libération des détenus et la levée des entraves à la liberté d'action et de réunion constituent, en soi, un début de la mise en oeuvre de cette plate-forme de revendications» et d'ajouter: «Nos exigences ont connu un début de réponse à travers la libération d'une grande partie des détenus et la levée partielle des contraintes en matière de liberté», ce qui reste à ses yeux «un signe de bonne volonté du pouvoir». Mais, constate-t-il «cela reste insuffisant», avant de déplorer «le ralentissement dans la libération des détenus et le maintien des poursuites judiciaires». Loin de sombrer dans le pessimisme notre interlocuteur s'attend, cependant «à d'autres signes à même de lever le doute qui nous gagne de plus en plus». Sûr de lui, il affirmera n'attendre que «l'invitation officielle pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur». Abordant les nouveaux préalables nés au lendemain de la libération des détenus, à savoir «la dissolution des assemblées élues et l'affaire de la Sonelgaz», Ali Gherbi s'est montré catégorique: «Ce sont des revendications qui sont venues se greffer au mouvement dans son parcours. Elles peuvent être satisfaites après le début du dialogue dans le cadre de sa mise en oeuvre». Le délégué d'El-Kseur estime, par ailleurs, que «l'exigence de la dissolution des assemblées élues et l'affaire de la Sonelgaz retarderaient encore une fois la solution à la crise». Cette exigence est à même de mener tout droit vers «une situation de non-Etat», a-t-il tenu à préciser. Concernant la rencontre d'aujourd'hui, la figure de proue du mouvement citoyen assure: «De notre côté, il y a eu suffisamment de signes quant à une position favorable au dialogue. Ces mêmes signes pèseront, sans aucun doute, sur la décision finale». Ali Gherbi conclut enfin: «Il appartient à ceux qui détiennent la clé de la solution d'agir au plus vite avant que le clan du pourrissement ne prenne le dessus. Je reste persuadé que ceux qui portent l'Algérie dans leur coeur ne rateront pas le dernier train de l'espoir».