«Le premier des droits de l´homme c´est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail.» Jean Jaurès On ne chôme pas en quittant Al Jazeera, c´est le constat fait par le journaliste libano-tunisien, Ghassan Ben Jeddou, qui est intervenu pour la première fois sur la chaîne libanaise Al Djadid, pour expliquer sa surprenante décision. Plusieurs propositions ont été faites à l´ex-journaliste et cela va de propriétaire de café à président de la République de Tunisie en passant par la proposition de ministre de l´Information. Le journaliste Ghassan Ben Jeddou a tenu dans un premier temps à remercier la réalisatrice Meriem Al Bassam qui avait dédié son prix remporté au Festival du documentaire d´Al Jazeera à Doha au journaliste d´Al Jazeera. Voulant mettre un terme à la polémique, Ghassan Ben Jeddou a affirmé qu´il avait démissionné par principe et qu´il n´avait aucun problème avec Al Jazeera, et encore moins avec les responsables de la chaîne qatarie. Il a affirmé néanmoins qu´il était contre toute médiatisation qui jouerait le rôle déstabilisateur d´un pays. Le journaliste a affirmé qu´il était contre toute forme de sédition et d´incitation dans les médias. L´ex-journaliste d´Al Jazeera n´a exprimé aucun regret pour son départ et a salué le travail de l´information sur les chaînes arabes, affirmant qu´elles ont créé, grâce à leur volonté et leur travail, une force importante pour imposer la pensée et la culture arabes. S´agissant de sa décision, le journaliste libano-tunisien a affirmé d´un ton honnête: «Aucune personne dans le monde n´était au courant de ma décision de démissionner, sauf ma femme.» Il n´a cependant pas caché ses relations avec le Hezbollah et la Syrie, affirmant qu´ils n´étaient pas au courant de son projet de départ. Il a, par ailleurs, salué toutes les personnes qui l´ont appelé après sa décision, même ses adversaires les plus avérés. Même s´il n´a pas parlé de la chaîne Al Jazeera suite à un accord de confidentialité signé avant son départ, Ben Jeddou n´était pas avare de déclarations sur son avenir. «Je suis prêt à ouvrir un café pour subsister et vivre décemment», a-t-il déclaré s´il n´avait pas reçu de propositions. Mais contre toute attente, il a reçu plusieurs propositions dont la plus surprenante est candidat à l´élection présidentielle tunisienne, qui aura lieu prochainement. Mais ce dernier est resté réaliste et serein, affirmant qu´il n´est pas opportuniste pour aspirer à un poste dans un pays qu´il a quitté il y a une vingtaine d´années. Il a ainsi refusé de revenir en Tunisie pour occuper un poste de responsabilité. Le seul souhait que Ghassan Ben Jeddou a revendiqué haut et fort, c´est son envie de revenir à l´information. A ce propos, il a annoncé sa volonté d´investir dans la banlieue sud de Beyrouth, afin de lancer une chaîne de télévision depuis Beyrouth qui serait financée par l´abonnement et la vente d´actions. Mais en réalité, l´ancien journaliste de la chaîne arabe la plus regardée au monde, souhaite créer sa propre Al Jazeera. [email protected]