«La Turquie pourrait être un très bon modèle même si les Turcs ont encore l´image de colons chez les Arabes». Khadidja Bengana dans le quotidien suisse Le Temps Depuis quelques jours, une folle rumeur circule dans les couloirs d´Al Jazeera, la présentatrice algérienne Khadidja Benguenna aurait quitté la chaîne. Celle-ci n´a pas donné signé de vie sur les écrans de la chaîne depuis plus d´un mois. Officiellement elle est en congé, mais selon d´autres sources, elle est à Dubaï où elle prend du recul après un mois d´avril particulièrement difficile. Critiquée en Algérie pour ses positions politiques, elle était venue à Alger le 18 avril pour parrainer l´initiative de la Forem sur l´évaluation de l´opération de collecte nationale des livres, initiée au profit des bibliothèques du Sud algérien. La star d´Al Jazeera qui était venue à l´hôtel El Djazaïr aux côtés de Ahlem Mostaghanemi, a soigneusement évité la presse pour ne pas faire des déclarations qui risqueraient de lui causer des problèmes avec sa direction. Cette initiative de bienfaisance coïncidait aussi avec la signature d´une pétition pour encourager les libertés et surtout encourager la guerre contre El Gueddafi. Mais ce sont ses déclarations dans un quotidien libanais qui lui attirèrent plus de problèmes et qui feront éclater au grand jour une autre affaire qui fera du bruit: l´utilisation des moyens de l´Entv pour la réalisation dune interview avec Ahmed Benchérif, l´ancien haut responsable de la Gendarmerie. Cette affaire a affecté terriblement Khadidja Benguenna, qui décida de se mettre au vert en attendant des jours meilleurs. Il faut dire que celle-ci n´est pas en bons termes avec sa direction après avoir pris la défense des présentatrices non voilées démissionnaires d´Al Jazeera. Khadidja Benguenna était icône dans le Monde arabe, pour avoir été la première présentatrice arabe d´Al Jazeera à mettre le hidjab. Son ralliement aux insoumises avait été mal perçu par la direction. Six mois après cette affaire: cinq des neuf signataires claquent la porte, tandis que l´auteur de leurs tourments, Ayman Jaballah, est muté à la tête d´Al Jazeera Live. L´image de la journaliste algérienne est aussi écorchée par son homologue tunisien Mohamed Krichene. Ce dernier a violemment critiqué l´Algérie sans que celle-ci ne lui réponde, ce qui a été très mal perçu par Alger. Au même moment, le journaliste tunisien prend des galons et se présente comme le digne successeur du Jordano-Palestinien Wadhah Khanfar à la tête d´Al Jazeera. Il profite du vent de liberté qui souffle sur son pays et surtout du départ de Ghassen Ben Jeddou, l´autre Tunisien de la chaîne arabe, pour se porter candidat au poste de P-DG d´Al Jazeera. Mal perçue par sa direction à Doha, discréditée par ses parrains à Alger, Benguenna est au bord de la crise de nerfs. Si l´information de son départ d´Al Jazeera se confirme, elle sera la troisième «journaliste vedette» à avoir claqué la porte de la chaîne derrière Louna Cheble et Ghassen Ben Jeddou. [email protected]