Finalement, la tendance modérée a fini par l'emporter. Pas moins de neuf délégations représentant les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Alger, Sétif, Batna, Bordj Bou-Arréridj et Djelfa ont pris part aux travaux du 21e conclave ordinaire de l'interwilayas qui s'est ouvert, jeudi matin, au centre de formation professionnelle d'Amizour. Cette rencontre importante et décisive a connu une participation record jamais constatée auparavant. Elle n'a pas pour autant échappé au climat de suspicion né essentiellement de l'engouement qui animait les personnes venues y participer. Les appréhensions n'ont pas tardé à se faire jour plongeant dans le doute même la tenue de cette rencontre. Il aura fallu plus de douze heures à la présidence tournante de l'interwilayas pour dissiper tous les malentendus. Après moult concertations et tractations de coulisses, un terrain d'entente a été enfin dégagé. Hormis Bordj Bou-Arréridj, Tipasa, M'sila et Djelfa, qui n'ont obtenu qu'un statut d'observateurs, les autres wilayas ont été retenues pour une participation à part entière aux travaux de la plénière. Cela malgré des tiraillements apparus au sein des délégations de Bouira, Boumerdès et Béjaïa. La représentativité et l'opportunisme qui animent les délégués sont à l'origine des concertations les plus houleuses. La volonté de prendre, coûte que coûte, part à cette rencontre dont l'importance n'est plus à démontrer, a laissé un moment croire que l'option du dialogue était déjà acquise. Mais les débats qui allaient suivre dénotaient tout à fait le contraire. Si le premier point inscrit à l'ordre du jour a été évacué sans grand problème, il n'en est pas de même du deuxième, relatif à la réponse à donner à l'offre du Chef du gouvernement. Des déclarations lues à la plénière par les porte-parole des différentes délégations ressortait un constat d'«évolution dans le discours officiel». Ce n'est pas pour autant que l'on se résigne à répondre favorablement. Au fil des interventions, des préalables se dégageaient. Si pour certains, à l'image de Béjaïa et Bouira, le pouvoir doit adhérer à la libération des détenus et lever toutes les poursuites judiciaires, il n'en est pas de même de Boumerdès et Tizi Ouzou qui soutiennent que le Président doit s'engager publiquement quant à l'application de la plate-forme et aussi dissoudre les assemblées élues. Si pour l'engagement du 1er magistrat, un consensus a vite été trouvé, le 2e préalable n'était pas encore retenu. Les participants ont donc jugé qu'il n'y avait pas suffisamment de signes pouvant les induire à une réponse claire. Hier, à l'heure où nous mettions sous presse, l'Interwilayas a réussi à tomber d'accord en adoptant un document consensuel évacuant tous les préalables, y compris la dissolution des assemblées, mais insistant toutefois sur la libération des détenus encore en prison et la suspension des poursuites exercées sur les autres. Enfin, il est exigé de la présidence de rendre public un appel au dialogue dans lequel serait implicitement reconnue toute la plate-forme d'El-Kseur. Nous y reviendrons.