La période de l'après-document est désormais entamée. A l'issue du 23e conclave de l'interwilayas qui s'est déroulé samedi et dimanche à l'Intht de Tizi Ouzou, le mouvement citoyen a lancé un ultimatum de dix jours au pouvoir pour la prise en charge des six préalables formulés à Raffour sous peine du rejet de l'élection présidentielle et du retour à la protestation de rue. En effet, maintenant que le document de la mise en oeuvre de la plate-forme l'El-Kseur est définitivement adoptée, les archs renvoient une nouvelle fois la balle dans le camp du pouvoir pour la prise en charge «effective et immédiate» des incidences du mouvement. Dans ce sens, le 23e conclave de l'interwilayas reste ouvert et l'interwilayas prévoit de prendre les décisions idoines en fonction de l'évolution des données avant l'expiration de l'ultimatum. De ce fait, la période de l'après-document est désormais entamée. A ce titre, la Cicb a suggéré la tenue d'un autre conclave de l'interwilayas pour le 4 décembre pour mettre le cap sur le rejet de la présidentielle et l'entérinement d'autres actes de protestation. Sur ce thème, Belaïd Abrika s'est montré catégorique. «Passé ce délai, la résolution de Raffour consacrant le dialogue deviendra caduque et l'invitation du pouvoir sera considérée comme nulle et non avenue», a-t-il affirmé. De son côté, la délégation d'Alger juge que le temps est en défaveur du mouvement et le pouvoir continuera dans ses atermoiements pour faire des revendications du mouvement de la surenchère électorale au moment propice. Outre la démarche «après-document», deux autres points (synthèse et adoption du document et les divers) ont été inscrits à l'ordre du jour. Dix coordinations de wilayas (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Sétif, Alger, Boumerdès, Biskra, Batna) ont pris part aux travaux de ce conclave dédié à la mémoire de feu M'hamed Yazid. Notons également la présence de 35 coordinations sur 48 de la Cadc et de 23 sur 25 de la Cicb, alors que la Cccwb était représentée par toutes les coordinations locales. Ainsi, après le dégagement d'une commission chargée de la synthèse du document de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, la plénière a interpellé la Cadc pour s'expliquer sur les dernières dissensions qui ont fracturé et ébranlé ses rangs. Prenant la parole, Abrika rappellera toute la genèse de la scission depuis l'incident d'Ifri «où Rabah Issadi s'est rebellé contre ses pairs» jusqu'au conclave d'Imzizou où les graves divergences ont éclaté au grand jour et le divorce a été consommé. A ce titre, un parti politique de la région a été accusé d'être derrière cette machination qui «vise à torpiller le mouvement et à bloquer toute initiative du règlement de la crise de Kabylie». Cela dit, les représentants de la Cadc, qui se sont succédé à la parole, ont affirmé que l'exclusion des neuf délégués dits de Mechtras, notamment celle de Rabah Issadi accusé de vouloir «créer une Cadc parallèle» est irréversible. Après l'évacuation de ce point, les coordinations présentes ont abordé les divers. Un point dans lequel les archs ont mis en garde le pouvoir contre sa tentative de normalisation de la Kabylie à travers le redéploiement des gendarmes et la création d'un comité de soutien à la candidature de Bouteflika. Pris par le temps, les conclavistes se sont penchés dans l'après-midi d'hier sur le débat autour du document de mise en pratique de la plate-forme d'El-Kseur. Ainsi, après bien des palabres autour de certains détails techniques et sur quelques nuances sémantiques, le document fut adopté à l'unanimité des présents. Or, maintenant que la balle est dans le camp du pouvoir, les archs attendent un signe fort de sa part pour la prise en charge effective des six préalables sinon c'est le retour à la case départ.