Des meetings et des conférences sont ainsi retenus dans ce cadre en attendant le 5 octobre. Les travaux du conclave ordinaire de la coordination interwilayas ont été ouverts ce week-end à Semaoun avec environ cinq heures de retard dues essentiellement aux problèmes de représentation que mène, depuis quelques mois, la coordination de la wilaya de Bouira. Cette dernière s'est présentée avec trois coordinations. Il aura fallu plusieurs heures de concertation pour finalement aboutir à l'accord unanime pour un statut d'observateur dans cette wilaya. C'est donc en présence des coordinations de Béjaïa, Tizi Ouzou, Alger, Boumerdès, Bordj Bou-Arréridj et Batna, que ce 16e conclave s'est déroulé dans une ambiance marquée par des appréhensions quant à la manière de mener à bien ce deuxième rejet des élections. Les participants n'ont pas caché, bien avant même le début des travaux, leur crainte de voir la situation se corser. A l'origine de ce climat de scepticisme, on trouve la participation du FFS qui, il faut le dire, complique énormément la tâche des délégués qui voient «en elle l'éclatement du consensus existant lors des législatives». Ce 16e conclave de l'interwilayas intervient, faut-il le rappeler, dans une conjoncture marquée par l'apparition des actes de vandalisme qui ont visé le parti de Hocine Aït Ahmed, mais aussi par la menace, à peine voilée, des autorités concernant la poursuite de la campagne antivote. Bien évidemment, il a été beaucoup question de toutes ces nouvelles données. Outre la condamnation des actes criminels, renouvelée à l'occasion, les participants à cette rencontre ont décidé de maintenir le cap sur le rejet des élections par une batterie de mesures semblables à celles prises depuis un mois. Des meetings, des conférences sont ainsi retenus dans ce cadre en attendant le 5 octobre, date prévue pour des marches synchronisées au niveau des chefs-lieux de wilaya pour commémorer les événements survenus le même jour en 1988. Autres éléments constituant les mécanismes du rejet du scrutin du 10 octobre, il y a l'affiche de la campagne antivote qui comprendra outre les photos des martyrs, le slogan: «Vous avez juré fidélité, ne nous trahissez pas», l'appel au refus de toute réquisition à l'encadrement des élections, la tenue d'un point de presse régulièrement et la reprise des tournées aux rédactions nationales par la présidence tournante, diffusion de l'appel du rejet des élections au peuple algérien et rédaction d'une lettre à la famille éducative. Par ailleurs, les conclavistes étaient unanimes à «exiger la libération des détenus citoyens arrêtés arbitrairement à la suite des saccages du siège du FFS à El-Kseur et de la levée des poursuites judiciaires», allusion, sans doute, au caractère provisoire des détenus libérés. Dans un document rendu public à l'issue des travaux du conclave, les animateurs de l'interwilayas lancent un appel au peuple algérien «à mettre à profit ce funeste rendez-vous du 10 octobre pour imposer le changement tant attendu...en rejetant, encore une fois, ces élections pour démontrer que nous sommes un peuple majeur qui assume son choix politique». Un appel a été également adressé aux parents d'élèves pour «redoubler de vigilance en cette conjoncture et de veiller à une bonne scolarité normale des élèves». Notons enfin que jeudi, pas moins de trois meetings ont été tenus à, respectivement, Akfadou, Semaoun et El-Kseur. Au cours de l'action d'Akfadou, Ali Gherbi n'a pas manqué de dénoncer les blocages nés des luttes partisanes qui apparaissent dans les conclaves induites par le comportement des militants affiliés au RCD, au FFS et au MAK. A El-Kseur, le même orateur a axé son intervention sur la nécessité de protéger les enfants dans la conjoncture actuelle. Il appellera les parents à redoubler de vigilance pour éviter que leurs enfants soient manipulés. A l'heure où nous mettons sous presse, le Front des forces socialistes s'apprête à tenir son deuxième meeting de campagne à El-Kseur dans un climat dont, le moins que l'on puisse dire, est chargé d'appréhensions. Nous y reviendrons.