«La loi sur la promotion de la femme dans les institutions élues sera certainement promulguée par ordonnance», a confié une source parlementaire à L'Expression. La loi organique portant sur la promotion des femmes au niveau des assemblées élues fait parler d´elle. Le projet est fin prêt depuis plusieurs mois, mais jusqu´à présent aucune suite n´a été donnée. Au niveau de l´APN, le projet n´est toujours pas à l´ordre du jour et risque de ne pas être débattu par les députés. Ils seront juste conviés à donner leur caution. «La loi sur la promotion de la femme dans les institutions élues sera certainement promulguée par ordonnance», a confié une source parlementaire à L´Expression. La même source explique que le président attendra peut-être l´intersession pour faire passer ce projet en ordonnance. Pourquoi? Pour la simple raison que les partis risquent de réfuter certains articles. Pour preuve, ces derniers n´ont pas joué le jeu lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation. Malgré l´amendement de l´article 31bis de la Constitution qui stipulait la promotion des droits politiques de la femme, aucun parti n´a mis en avant cette mesure. Bien au contraire, la femme a été complètement écartée de la bataille des sénatoriales. C´est grâce au président de la République que le carré des femmes sénatrices s´est élargi. Les femmes élues ne souhaitent pas que le projet de loi soit examiné par le Parlement. «On va croiser les doigts pour qu´il passe par ordonnance», affirme la députée FLN, Saliha Djeffal. Pourquoi? Elle reconnait que certains partis ne font pas assez d´efforts pour encourager la femme. «Il y a une volonté politique au plus haut niveau, mais il y a des partis qui traînent la patte», a-t-elle déploré. D´ailleurs, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et de la protection des droits de l´homme, Farouk Ksentini, a estimé que la représentation politique de la femme algérienne était encore «insuffisante» en dépit de la grande volonté politique de la promouvoir. M.Ksentini s´est dit favorable à une parité entre les hommes et les femmes dans les postes politiques, saluant les pas importants franchis par l´Algérie dans ce domaine. La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Djaâfar, a, de son côté, rappelé l´article 31 bis de la Constitution qui consacre l´égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines, voire qui appelle les partis et les institutions à oeuvrer à la promotion de la femme, notamment dans le domaine politique. Or, cette parité n´est pas bien appréciée par les partis d´où le recours à une ordonnance. Les partis n´ont pas d´autre choix et en prévision des échéances électorales, ils seront obligés d´impliquer le plus grand nombre de femmes. C´est pourquoi, ils commencent d´ores et déjà, à séduire l´élément féminin pour remplir les listes électorales. Le FLN affûte ses armes. Il multiplie ses actions envers la femme. Samedi dernier, il a convoqué les militantes du Centre à une rencontre consacrée spécialement à la promotion de la femme dans les assemblées représentatives. En vertu de l´article 31 bis de la Constitution, l´ex-parti unique tente de jouer le jeu en investissant le terrain. En application de l´article 31 bis de la Constitution, le FLN mobilise ses militantes. «L´enjeu» vaut bien la chandelle. La femme sera un enjeu capital lors des élections législatives et locales. Avec un taux de 30%, accordé aux femmes, les partis doivent se retrousser les manches pour trouver des candidates. Le Mouvement de la société pour la paix active également dans ce sens. Le week-end dernier, il a consacré une rencontre à la promotion de la femme.