Le président Ouattara a prêté serment, vendredi, avant son investiture à Yamoussoukro dans les prochains jours M. Ouattara, 69 ans, a prêté serment, vendredi soir, la main droite levée, devant le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N'Dré, au palais de la présidence, à Abidjan. Alassane Ouattara a prêté serment vendredi soir comme président de la Côte d´Ivoire, après cinq mois de crise liée à la contestation de la présidentielle par le chef d´Etat sortant Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril et dont la première audition prévue dans la journée a été reportée. Deux défenseurs français de M.Gbagbo ont été refoulés vendredi matin avant le premier interrogatoire du président déchu par la justice ivoirienne à Korhogo (nord). Le procureur a en conséquence reporté son audition et «avisera» samedi (hier) de la conduite à tenir. M.Ouattara, 69 ans, a prêté serment, la main droite levée, devant le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N´Dré, au palais de la présidence, à Abidjan. «Devant le peuple souverain de Côte d´Ivoire, je jure solennellement et sur l´honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l´intérêt supérieur de la Nation», a-t-il déclaré. «Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois si je trahis mon serment», a-t-il ajouté en présence des membres du gouvernement, de diplomates, de représentants des forces armées, des partis politiques et de la société civile. Le président s´est brièvement adressé à l´assemblée, invitant à «tourner définitivement la page de la crise que vient de traverser le pays», qui a fait près de 3000 morts selon les autorités et un million de déplacés. «C´est le début d´une nouvelle ère de réconciliation et d´union entre toutes les filles et tous les fils de notre chère Côte d´Ivoire», a promis M.Ouattara. Cette cérémonie est intervenue au lendemain de la proclamation d´Alassane Ouattara comme président de la République par le Conseil constitutionnel, mettant fin à la controverse sur l´élection présidentielle. Le président Ouattara a salué cette proclamation: «cette décision vient donc ôter tout doute quant au résultat du scrutin», avant de donner rendez-vous le 21 mai à Yamoussoukro (centre), la capitale politique du pays, pour la cérémonie d´investiture, en présence de chefs d´Etats étrangers. Le Conseil venait alors d´invalider les résultats de la commission électorale indépendante, certifiés par l´ONU, donnant M.Ouattara vainqueur avec 54,1% des votes. Le 4 décembre, la Côte d´Ivoire s´était ainsi retrouvée avec deux présidents. Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté par les forces pro-Ouattara dans la résidence présidentielle à Abidjan le 11 avril, après plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne et des Nations unies, mettant fin à quatre mois de crise et 15 jours de guerre. En résidence surveillée à Korhogo, dans le nord du pays, il devait être entendu vendredi par le procureur de la République, dans le cadre d´une enquête préliminaire sur les violences liées à la crise post-électorale. Des accusations d´exactions, de concussion et d´appels à la haine pèsent notamment contre lui. Mais le premier interrogatoire de M.Gbagbo a été reporté en raison d´un «contretemps», a indiqué le procureur de la République d´Abidjan Simplice Kouadio Koffi. «Nous attendons les avocats de M.Gbagbo. Il y a eu un contretemps aujourd´hui. Mais la présence des avocats, si elle est souhaitable, n´est pas obligatoire. J´attends demain (hier) et j´aviserai», a-t-il déclaré. Les avocats français de M.Gbagbo ont été refoulés à leur arrivée à Abidjan faute de visa en règle. Mes Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi ont dénoncé un «piège» et une «violation des droits de la défense» à leur retour à Paris.