Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l´homme (Laddh), M. Hocine Zehouane a estimé que l´Algérie est dans le mouvement de turbulences depuis au moins 22 ans. Lors d´une conférence de presse simulée pour les besoins d´un cycle de formation sur les droits de l´homme au profit des journalistes, tenue avant-hier au siège de la Fondation Friedrich Ebert, M.Zehouane a ajouté que «depuis 1992, l´émeute qui est devenue permanente est un moyen d´expression obligé des citoyens». Le conférencier a soutenu, en outre, que l´Algérie vit un triple blocage (social, politique et économique), d´où la nécessité «d´un changement radical et d´une refondation institutionnelle générale». Il a plaidé pour une révolution démocratique et sociale, basée sur une «authenticité démocratique» et un «standard social minimum garanti». Le cycle de formation initié par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l´homme (Laddh), aile Hocine Zehouane, en collaboration avec la fondation Friedrich Ebert, à l´occasion d´un cycle de formation sur les droits de l´homme au profit des journalistes, a pris fin hier soir. Organisée au niveau de la Fondation et animée par le formateur français, Michel Leroy, cette formation de deux jours a porté sur le journalisme et les droits de l´homme avec pour objectif principal «acquérir des connaissances sur les droits de l´homme à partir d´une approche professionnelle de journaliste». A souligner que la conférence de presse donnée par Hocine Zehouane est simulée pour les besoins de la formation. Pour lui, le changement interviendra, mais à condition que les citoyens s´y mettent pour le réaliser. «Ça changera si les citoyens le veulent, s´organisent et maîtrisent les méthodes de lutte pour peu qu´ils aient des objectifs clairs et s´inscrivent dans la perspective d´une lutte continue», a-t-il souligné. Il plaide pour une refondation institutionnnelle qui doit assurer, selon lui, une authenticité démocratique et la stabilité gouvernementale. Dans ce contexte, le président de la Laddh a annoncé la rédaction du manifeste sur la refondation nationale qui se basera sur la révolution démocratique et sociale. Mais comment le conférencier apprécie-t-il les consultations que le gouvernement compte engager en vue de la révision de la Constitution et qui suscitent des craintes au sein de la classe politique nationale? Pour M.Zehouane, la démarche du gouvernement est en net décalage avec les exigences de la situation. Alors que certains partis et personnalités ont déjà annoncé qu´ils ne prendront pas part à ces consultations, d´autres personnalités craignent qu´elles soient exclues d´avance. C´est le cas justement du président de la Laddh, M.Hocine Zehouane. Interrogé sur son éventuelle participation aux travaux de cette commission dans le cas où il y serait invité, M.Zehouane a eu cette réponse «Je ne pense pas que le pouvoir va m´inviter». Dans le cas contraire, le conférencier a indiqué qu´il réfléchira avant de prendre toute décision, affirmant que le cas échéant, «je partirai mais pour faire valoir des propositions et non pour jouer le rôle de figurant» M.Zehouane a ajouté, qu´il transmettra, dans ce cas de figure, le débat dans l´espace public.