Les droits de l?homme c?est aussi les droits des enfants, c?est sous thème que s?est tenu, hier, au siège de la fondation Friedrich-Ebert, un colloque international sur la citoyenneté, les droits de l?homme et la lutte contre la corruption dans le secteur de l?éducation nationale. Plusieurs membres de l?Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc) y étaient présents ainsi que de nombreux représentants des associations marocaines des droits de l?homme. Me Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l?homme (Laddh), a axé son exposé sur l?historique des droits de l?homme dans le monde et a fait une comparaison entre la situation du respect des liberté individuelles entre l?Algérie et les pays occidentaux. «Ce qui est malheureux, c?est le fait que l?élite algérienne s?est totalement désengagée de la défense des droits de l?homme, alors qu?elle devrait être sur le front», a-t-il dit. «Dans les écoles, nos enfants n?ont aucune notion des droits de l?homme. Au lieu de leur apprendre l?éducation civique au primaire, on leur explique comment faire la toilette des morts et les scènes du châtiment du jugement dernier...», a-t-il ajouté. Me Zehouane, qui a succédé à Me Abdenour à la tête de la (LADDH), a accusé le pouvoir de lâcheté. «Ils ont peur que le peuple sache la vérité, sinon comment expliquer le fait qu?ils n?osent pas ouvrir les médias au débat. On donne notre version, (ils) donnent la leur et le peuple va juger. C?est aussi simple que ça», souligne-t-il. Rédouane Osmane, secrétaire général du Conseil des lycées d?Alger, a soulevé le problème de la lutte contre les réseaux d?intérêts dans l?éducation. «C?est une véritable mafia qui gère les établissements scolaires en Algérie, les inscriptions sauvages, le transfert des élèves voyous, le trafic du livre scolaire sont devenus des fonds de commerce pour les directeurs et quelques enseignants malhonnêtes des établissements», a-t-il expliqué. «L?inspection de l?académie d?Alger a offert plusieurs appartements à ces enseignants et j?ai des preuves», a-t-il ajouté. M. Osmane a aussi soulevé le problème du livre scolaire. «Des millions de livres scolaires alimentent chaque année le marché noir. Fin février 2004, l?Office national des publications scolaire (Onps) a imprimé plus de 22 millions de livres, le prix de l?unité est fixé à 65 DA, mais il était inexistant dans les établissements scolaires. La solution pour l?acquérir? Le marché noir. Mais à quel prix ? 165 DA !», a-t-il dit. Une experte marocaine, Mme Khadidja Chakri, présidente de la Commission des droits de l?homme et de la citoyenneté au Maroc, a pour sa part fait connaître l?expérience marocaine dans le domaine de la prévention contre la corruption dans le secteur de l?éducation. «Plusieurs organismes ont été créés pour la sensibilisation et de l?insertion de la culture des droits de l?homme et de la citoyenneté dans l?éducation nationale marocaine», a-t-elle dit.