Les forces du Bouclier de la Péninsule, s'étaient déployées à la mi-mars dans le petit royaume pour aider la monarchie sunnite à mater un mouvement de contestation dirigée par les chiites, majoritaires parmi la population autochtone. Les dirigeants des monarchies pétrolières du Golfe tenaient un sommet hier à Riyadh consacré à la vive tension avec l´Iran et à la situation dans les pays arabes secoués par des révoltes, dont le Yémen où leur médiation semble dans l´impasse. Le sommet de concertation des six pays du Conseil de Coopération du Golfe «va évoquer les développements au Yémen et la médiation du CCG, ainsi que la situation en Libye et dans les autres pays arabes», a déclaré un responsable du groupement régional qui a requis l´anonymat. La réunion des dirigeants du CCG (Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït, Qatar, Oman et Bahreïn) doit également débattre «des relations avec l´Iran» et de la récente tournée dans la région du ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, selon lui. Le quotidien saoudien Al-Watan a affirmé hier que les dirigeants du CCG devraient évoquer «les tentatives de l´Iran de s´ingérer dans leurs affaires intérieures», la tension étant vive entre le groupement régional et Téhéran depuis l´intervention des troupes de la force commune du Golfe à Bahreïn. Les forces du Bouclier de la Péninsule, s´étaient déployées à la mi-mars dans le petit royaume pour aider la monarchie sunnite à mater un mouvement de contestation dirigée par les chiites, majoritaires parmi la population autochtone. La tension avec l´Iran a été alimentée par de récents propos du chef d´état-major des armées en Iran, le général Hassan Firouzabadi, qui a dénoncé le «front des dictatures arabes» du Golfe contre l´Iran et affirmé que «le Golfe persique a toujours appartenu, appartient et appartiendra toujours à l´Iran». Les ministres de l´Intérieur du CCG ont dénoncé hier ces propos «provocateurs et irresponsables» du général Firouzabadi. «Le Golfe est arabe et il le restera», ont-il affirmé. Le sommet du CCG doit également évoquer la décision du groupement régional, annoncée en mars, de créer un fonds de développement de 20 milliards de dollars pour aider Bahreïn et Oman, deux pays du CCG qui ont connu des troubles. Selon Al-Watan, ils doivent également souligner leur détermination à «arrêter l´effusion de sang au Yémen à travers leur initiative» prévoyant la démission du président contesté Ali Abdallah Saleh. Depuis la tenue du dernier sommet du CCG en décembre à Abou Dhabi, le monde arabe a connu des bouleversements majeurs qui ont suscité l´inquiétude de ces monarchies pétrolières, dont le président égyptien Hosni Moubarak était notamment un fidèle allié. Des pays du CCG et notamment le Qatar sont activement impliqués dans l´effort international contre le régime du dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi. Mais dans le reste des crises arabes, les pays du CCG semblent plutôt en faveur d´une issue négociée. Ils ont ainsi proposé un plan de sortie de crise au Yémen, leur parent pauvre dans la Péninsule arabe, en vertu duquel le président Saleh accepterait de démissionner après avoir reçu des garanties sur son immunité et celle de ses proches. Mais le chef de l´Etat a refusé de signer ce plan et le secrétaire général du CCG, Abdel Latif Zayani, a dû quitter Sanaa le 30 avril les mains vides. Sur le dossier de la Syrie, également secouée par un mouvement de contestation populaire, les pays du CCG ont démenti avoir proposé leurs bons offices, bien que des responsables de cet ensemble régional s´y soient rendus récemment pour rencontrer le président Bashar Al Assad. «Les pays du CCG n´ont pas de médiation, mais ont probablement offert leurs conseils au président Assad, en soulignant notamment que la solution sécuritaire n´est pas la seule option et que des réformes sont nécessaires», a estimé l´analyste saoudien Abdel Aziz al-Sager, directeur du Gulf Research Center basé à Dubaï.