C'est le moment ou jamais pour les Palestiniens de proclamer leur Etat, Abbas ne veut plus reculer La date butoir pour la création de l'Etat palestinien a été donnée en septembre de l'année dernière par le président américain, Barack Obama. Les Palestiniens restent déterminé à passer à l´acte en septembre prochain lors de la conférence annuelle de l´Assemblée générale des Nations unies. Face à la paralysie du processus de paix et la mauvaise volonté, pour ne point dire la mauvaise foi d´Israël, et au blocage du dossier au Conseil de sécurité par les veto répétés des Etats-Unis, les Palestiniens n´ont plus d´autre choix que d´en appeler à la conscience des Etats membres de l´Assemblée générale de l´ONU, souveraine pour reconnaître l´Etat palestinien indépendant. De fait, à l´heure d´aujourd´hui, les deux tiers des 193 Etats membres de l´ONU reconnaissent un tel Etat palestinien. Au plan interne, après la réconciliation entre les deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas, les Palestiniens se trouvent dans une situation nettement plus favorable pour passer (enfin) à l´acte. Cette initiative longtemps mise en réserve, intervient au moment des tractations pour la formation d´un cabinet d´union sont prêtes de se concrétiser. La machine est enfin lancée. Une offensive diplomatique tout azimut, pleine de vigueur, a été engagée ces dernières semaines par les Palestiniens, lors de laquelle le président Mahmoud Abbas a pu expliquer à ses interlocuteurs européens, notamment, la nécessité de la proclamation sans plus attendre d´un Etat palestinien. Cette initiative des Palestiniens n´est pas toujours bien perçue, singulièrement par les Etats-Unis dont les positions en porte-à-faux confortent l´irrédentisme israélien. Dans une tribune libre publiée hier par le New York Times, le président Mahmoud Abbas réfute la qualification de «manoeuvre» connotée aux efforts des Palestiniens pour s´assurer un soutien à l´ONU pour la proclamation de leur Etat, écrivant: «Nous allons devant les Nations unies maintenant pour garantir notre droit de vivre libres sur 22% du territoire de notre patrie historique, parce que nous avons négocié avec l´Etat d´Israël pendant vingt ans sans nous rapprocher de la création d´un Etat nous appartenant». M.Abbas, indique par ailleurs qu´un Etat palestinien (aux frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale) serait prêt à négocier les points fondamentaux du conflit avec Israël: «La Palestine négocierait en qualité de membre des Nations unies dont le territoire est occupé militairement par un autre (pays membre), et non en tant que peuple vaincu prêt à accepter des quelconques conditions qui nous seraient présentées». Une reconnaissance ouvrirait aussi la voie pour intenter des procédures contre Israël à l´ONU, devant les organes chargés des droits de l´homme et la Cour internationale de justice, rappelle M.Abbas. Au plan interne, les discussions entre le Fatah et Hamas entamées lundi se sont déroulées dans un climat positif et serein, autant dire qu´elle furent réciproquement satisfaisantes et prometteuses. Le président de la commission générale de l´Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) à Washington, Moâën Erekat, a déclaré que l´accord de réconciliation inter-palestinienne signé au Caire, se répercutera positivement sur le peuple palestinien et constitue une occasion qui doit être saisie pour mettre fin au conflit et assainir le chemin vers la paix. Au cours de leur réunion au Caire, les deux mouvements palestiniens ont évoqué les questions liées à l´accord de réconciliation qui doit conduire à la formation d´un nouveau gouvernement d´union nationale, dont la composition sera annoncée bientôt, a déclaré Azzam El-Ahmad, qui dirige la délégation du Fatah. Les discussions ont également abordé la mise en place d´une commission spéciale conformément à la déclaration adoptée en 2005 au Caire et qui concerne la réélection du Conseil national palestinien, a fait savoir de son côté un membre du bureau politique du Hamas. Afin de permettre à la commission électorale de mettre à jour ses données dans la bande de Ghaza pour tenir les élections simultanément, et donc le même jour en Cisjordanie et à Ghaza, le gouvernement palestinien a annoncé hier le report à octobre des élections municipales prévues initialement pour le 9 juillet, premier scrutin prévu dans les territoires palestiniens depuis 2006.