Les habitants de cette localité ne comprennent pas ce qui leur est arrivé. Hystérie, panique et état de choc, tel est l'impact qu'a laissé sur les habitants le crash, hier matin vers 11h, d'un Hercule C 130. Dès que la nouvelle a été annoncée par les médias, familles et proches des victimes se sont précipités vers le lieu du drame. «Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé, j'étais assis en compagnie de mon ami, et subitement nous avons aperçu l'avion qui percute tout d'abord un poteau électrique puis s'écrase sur la villa», nous raconte un témoin. Une jeune femme, qui voulait avoir des nouvelles des siens habitant la région, n'a pu se rapprocher des lieux, les services de sécurité empêchant quiconque de passer. «Laissez-moi passer, il faut que je sache ce qui est arrivé à ma cousine», crie la dame, s'adressant aux gendarmes mobilisés sur le lieu du drame. Beni Mered est devenue une zone interdite. Hamza 10 ans, excité, se précipite vers nous, et nous déclare: «Vous savez, j'ai tout vu, j'étais là pendant le crash, mes copains et moi étions en train de jouer au ballon, et en une fraction de seconde nous avons aperçu l'avion qui tombait en rotation c'était vraiment impressionnant.» Après les inondations de Bab El-Oued, le crash de l'avion d'Air Algérie à Tamanrasset (102 morts) et le terrible séisme qui a frappé l'est d'Alger et la wilaya de Boumerdès, les citoyens ayant appris à vivre avec ces tragédies quasi cycliques deviennent de plus en plus stoïques. «Je n'ai pas eu peur, je me suis réfugié dans un endroit plus sûr», affirme Hamza d'un air sûr. Des sources concordantes nous ont affirmé que le Hercule C130 avait déjà eu un problème technique, qu'il était en réparation et que c'est pendant l'essai qu'il s'est écrasé. Cependant selon les membres de la gendarmerie nationale et de la Protection civile, parmi les victimes de ce tragique accident, il y aurait des blessés, dans un état comateux, qui ont été transférés à l'hôpital militaire de Blida ou à Frantz-Fanon à Blida. Lors de notre virée à Beni Mered, quelques habitants excédés s'en sont pris à quelques journalistes ; leur faisant même porter la responsabilité du drame : «C'est de votre faute ce qui vient de se produire, c'est une vraie malédiction, après le séisme, aujourd'hui nous sommes victimes du crash et demain nous ne savons quoi d'autre.» A l'heure où nous mettons sous presse, le bilan des victimes demeure encore provisoire. Des sources parlent de 12 morts, dont 4 membres d'équipage. Une commission d'enquête a été, indique-t-on, mise en place en vue de déterminer les causes du crash.