Cette bipartite - tant attendue - aura lieu finalement aujourd'hui, avec au menu la présentation de plusieurs dossiers d'ordre socio-économique, soigneusement préparés par six groupes de travail, installés par la Centrale syndicale. Cette bipartite, qui se déroule cette année, dans un contexte marqué par la relance économique, est perçue par les différents partenaires sociaux comme une occasion pour atténuer la tension découlant de la dégradation vertigineuse des conditions de vie et du pouvoir d'achat ainsi que l'augmentation de la paupérisation. Une série de dossiers sera examinée lors de cette rencontre: la révision du statut de la Fonction publique, les mécanismes de la protection de la production nationale, notamment avec l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et la signature d'un accord d'association avec l'UE. Cette rencontre sera aussi une occasion pour l'évaluation des Caisses nationales de sécurité sociale (Cnas, Cnac) qui, aujourd'hui encore, font preuve de grands dysfonctionnements, qui se sont répercutés de manière directe sur leurs prestations. La Caisse nationale de retraite sera également retenue comme point important, ainsi que l'institution de la retraite complémentaire dont des réflexions sur les modalités de faisabilité sont déjà entamées par des syndicalistes. Le chômage, problème crucial de l'Algérie, sera également soumis par le partenaire social à l'Exécutif. A cet effet, le rôle de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) sera revu afin de clarifier ses prérogatives de lutte contre le chômage. Bien que démentie par les autorités concernées, l'information relative au licenciement des travailleurs de la Snvi, annoncé par le ministre de la Participation et de la Coordination des réformes, sera de nouveau remise sur le tapis et conjuguée au débat qui portera sur la privatisation. L'augmentation du nombre de conflits sociaux et les conflits du travail poussent à une réflexion sur la revalorisation du rôle de l'Inspection du travail. Les salariés impayés et la non-application des décisions de justice rendues en faveur des travailleurs sont autant de problèmes qui nécessitent l'intervention directe des hautes autorités. D'autres ne connaîtront pas d'issues si une aide financière directe ne leur parvient pas. On citera, entre autres, le cas de l'Etusa et de l'Epih (Entreprise publique de l'insertion du handicapé) qui ne connaissent toujours pas d'issue malgré l'intervention de leurs tutelles. Cependant, l'application des conclusions de cette bipartite reste un facteur déterminant pour l'amortissement de tous ces problèmes et évitera ce qui s'était passé après la dernière tripartite.