«Les officiers et les soldats qui peuvent tuer Mouamar El Gueddafi en tirant sur lui un coup de feu, qu´ils le fassent.» Cheikh al-Qaradaoui sur Al Jazeera Au moment où le CNT lance sa chaîne TV au Qatar, des pro-El Gueddafi attaquent en justice Al Jazeera, en France. Selon une correspondance parisienne, la chaîne satellitaire qatari, Al Jazeera est poursuivie pour incitation au meurtre, sur la personne du président libyen Mouamar El Gueddafi. Elle comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris le 4 juillet prochain à Paris. La partie civile n´est autre que l´association Mouvement d´amitié et de coopération entre les peuples européen et libyen. Maître Isabelle Coutant Peyre, avocate au barreau de Paris, a été désignée par l´association pour la représenter dans ce procès. Cette dernière a donné citation à Monsieur Zied Tarrouche, responsable de la chaîne de télévision Al Jazeera en France. C´est la première fois que la chaîne arabe est poursuivie en justice à l´étranger. Curieusement, la télévision la plus haïe de la planète, n´a jamais été poursuivi en justice à l´étranger, ni par les Occidentaux, ni par les Arabes. La raison de cette mise en cause, c´est la diffusion par Al Jazeera le 21 février 2011, d´une déclaration sur son plateau à Doha du cheikh Youcef al Qaradaoui, au cours de laquelle il a promulgué une «fetwa» sur les écrans d´Al Jazeera appelant à l´assassinat du président libyen Mouamar El Gueddafi. C´est à cause de ce message, qui est un appel au meurtre, qu´ Al Jazeera risque d´être condamnée pour délit de complicité et délit de provocation au meurtre, faits prévus et réprimés par le Code pénal français. La plainte de l´association Mouvement d´amitié et de coopération entre les peuples européen et libyen (Mpsl) est déclarée recevable et bien fondée en sa constitution de partie civile. L´association demande au tribunal d´interdire la diffusion d´Al Jazeera en France et en Europe. L´association demande également la fermeture de ses représentations dans les mêmes espaces similaires à l´interdiction imposée à la chaîne libanaise Al Manar. Dans ce même contexte, l´association réclame à Al Jazeera de payer 10.000 euros de dommages et intérêts. La chaîne Al Jazeera a reconnu son imprudence dans l´organisation de l´interview d´El Qaradaoui. Elle s´excuse pour sa rediffusion et son absence de distance vis-à-vis de cette fetwa. Elle s´excuse d´avoir diffusé par bandeau, visible par les téléspectateurs du monde entier, son autorisation à quiconque de rediffuser ses émissions gratuitement et librement. Par conséquent, Al Jazeera s´engage à respecter dorénavant les lois interdisant l´appel au meurtre sous toutes ses formes. Mais contrairement à la chaîne libanaise, Al Manar pro-Hizbollah, Al Jazeera a plus de poids politique et commercial et pourrait payer toutes les amendes pour éviter une interdiction de diffusion dans les pays de l´Union européenne. Par ailleurs, Nilesat, l´opérateur le plus utilisé par les populations arabes, qui est basé en Egypte et qui avait bloqué la diffusion d´Al Jazeera lors des révoltes du Caire, refuserait de diffuser Libya al-Ahrar TV, la chaîne des rebelles. Lancée fin mars 2011, elle n´arrive pas à se faire diffuser par Nilesat. La chaîne aurait payé les sommes nécessaires, mais Nilesat n´a pas donné la moindre explication sur ce refus de diffusion. Libya al Ahrar TV est basée au Qatar, comme Al Jazeera, mais elles n´utilisent aucune infrastructure commune. [email protected]