Saidal compte compenser ces pertes en allant à la conquête de nouveaux marchés Comme si la bureaucratie ne suffisait pas, les révoltes arabes viennent bloquer les exportations algériennes. Les réalisations à l´export de Saidal de 2000 à 2010 sont de l´ordre de 2,5 millions d´euros. Elles sont réparties entre le Sénégal, le Niger, le Congo, le Tchad, le Burkina Faso, la Libye et le Yémen. Manque de chance, elle vient de perdre ces deux derniers marchés touchés depuis des semaines par des révolutions. C´est ce qu´a indiqué, jeudi dernier à Alger, le Dr Fatoum Akacem, directeur des exportations à Saidal lors d´un atelier organisé par l´Union européenne au profit du ministère de l´Industrie. La même responsable a relativisé les conséquences de ces accidents de parcours en affirmant que les valeurs des exportations sont minimes. Il s´agit de marchés de 300.000 euros au plus. Saidal n´a pas l´intention de solliciter le comité des Nations unies pour poursuivre ces opérations. Cet échec n´est pas le premier du genre puisque la même mésaventure a été vécue par le Groupe suite à la guerre en Irak. Saidal compte compenser ces pertes en allant à la conquête de nouveaux marchés qui ont été dernièrement acquis à travers la participation de Saidal aux appels d´offres internationaux de Mauritanie et de Côte d´Ivoire. Lors de la rencontre organisée par le Programme d´appui à l´Accord d´association avec l´Union européenne, d´autres entrepreneurs, notamment privés, ont livré leurs témoignages sur les difficultés de l´acte d´exporter. Les Douanes, la Banque d´Algérie, les ports, le faible appui des autorités et la réglementation européenne sont les sources des principaux écueils recensés par les représentants du producteur de boissons, Mami, du producteur d´arômes alimentaires, Laboref, et d´autres intervenants dans le domaine de l´agroalimentaire et de la chimie comme Michelin. Mohamed Bacha, directeur général de la Veille stratégique, des études économiques et des statistiques au ministère de l´Industrie, a expliqué que trois consortiums à l´exportation seront mis en place en 2011, pour encourager les exportations des secteurs agroalimentaire et de la pharmacie. Il n´a pas apprécié le fait que «l´administration se soit organisée autour de l´acte d´importer et non pas celui d´exporter». C´est une critique à peine voilée à l´action du ministère du Commerce dirigé par Mustapha Benbada. Le ministre de l´Industrie, Benmeradi, devait assister à la rencontre, mais il était retenu par d´autres activités. Il avait présenté un exposé devant une commission de l´APN sur la dépénalisation de l´acte de gestion. Aucun représentant du ministère du Commerce n´était programmé pour prendre la parole, ni les organes qui en dépendent. Curieusement, au même moment s´ouvrait la 3e édition du Salon algérien de l´exportation au Palais des expositions en présence du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, et celui de la Pêche, Abdallah Khanafou. Il est alors clair que le ministère de l´Industrie veut placer sous sa houlette le domaine de l´exportation des produits issus de l´industrie en laissant les autres activités au département du Commerce. Tout cela fait un peu cacophonie et des arbitrages seront nécessaires pour définir les compétences de chaque ministère. C´est l´Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), qui a organisé cette rencontre. Selon son directeur général, Mohamed Bennini, ce rendez-vous économique se veut un espace pour tisser des relations d´affaires et valoriser les sociétés algériennes à l´étranger afin de les aider à se positionner sur le marché international, notamment vers la Turquie. Ce salon a aussi regroupé des entreprises spécialisées dans l´industrie agroalimentaire, les produits agricoles frais et de la pêche, la chimie, la sidérurgie, la métallurgie, la plasturgie et la mécanique. Autant de produits qui ont passage obligé par l´industrie. Il était question d´aborder les thèmes de la certification, de l´assurance, du financement et de la logistique des exportations algériennes.