Le secrétaire général du FLN a demandé aux redresseurs de venir exposer leurs problèmes devant le comité central. C´est une mise au point qu´a adressée hier le secrétaire général du FLN à ses opposants. «Ce n´est pas dans les journaux ou par communiqués qu´ils exposent les revendications, qu´ils fassent cela ici (réunion du comité central Ndlr)», a-t-il déclaré à l´ouverture des travaux de la 4e session du comité central tenue à Zéralda. En clair, M.Belkhadem a demandé aux redresseurs de venir exposer leurs problèmes devant le comité central. «C´est dans l´état-major du parti qu´on pourra résoudre tous les dossiers qui divisent, comme le prévoit le règlement intérieur du parti», a-t-il encore affirmé. Si M.Belkhadem s´est exprimé sur ce sujet ce n´est pas pour rien. Le secrétaire général du FLN a voulu sauver sa peau devant les membres du comité central. Renvoyant en bloc les accusations des redresseurs, le chef de file frontiste assure que le comité central reste l´instance légitime dans la prise de décision. Le mouvement de redressement a dénoncé plusieurs fois la non-légitimité du comité central et du bureau politique. Hier, M.Belkhadem a rappelé l´engagement qu´il avait pris lors de la dernière session pour ouvrir un dialogue avec la dissidence. «J´ai tenté par différents réseaux d´établir un contact pour remettre les choses dans l´ordre, dépasser les conflits et travailler pour l´intérêt général du parti», a-t-il précisé. Avant d´entamer les travaux, M.Belkhadem a tenu à communiquer le nombre des présents relevant que 523 membres étaient présents et seulement 15 absences non-justifiées signalées. Selon une source proche, le secrétaire général a rencontré Boualem Benhamouda pour tenter de trouver un terrain d´entente avec l´aile des redresseurs. Ce mouvement qui enregistre une très forte adhésion de militants au niveau de la base inquiète sérieusement la direction du parti. D´ailleurs, pour faire preuve de bonne foi, certains n´excluent pas le changement du bureau politique. «M.Belkhadem a dit aux militants qui réclament le changement du bureau politique de le revendiquer lors de la session», confie une source proche du parti. Cette source explique que si le secrétaire général ne procédait pas à des modifications au sein du BP, les conséquences seraient néfastes lors des prochaines échéances électorales. Effectivement, le patron du FLN admet que les échéances ne seront pas une mission facile. «Les prochaines échéances nous imposent tous d´être, direction et militants, sur un seul rang pour pouvoir transmettre le message de Novembre», a-t-il insisté. En prévision des législatives, une commission chargée de l´élaboration d´une stratégie électorale sera installée prochainement. M.Belkhadem a même avancé la tenue d´une réunion extraordinaire du comité central pour examiner cette feuille de route pour 2012. Concernant la participation des femmes, le secretaire général admet l´existence de tabous, certaines régions auront du mal à trouver des candidates. Il compte recourir à des militantes au sein de la société civile et des milieux universitaires pour encourager la présence de la femme dans les assemblées élues. Par ailleurs et à propos de la situation en Libye, M.Belkhadem a affirmé que son parti rejette toute ingérence étrangère. Selon lui, le FLN ne peut être qu´avec le peuple libyen frère et soutient son droit à opter pour la solution qui lui convient pour la sauvegarde de sa sécurité et de sa souveraineté. «Nous refusons l´ingérence étrangère et nous estimons que les mesures adoptées à ce jour ne vont pas dans ce sens. Aussi nous craignons que ce qui se passe en Libye soit un épisode d´une longue série qui a commencé au Soudan et que seuls les instigateurs de ce plan horrible savent où elle mene», a-t-il dit. Et d´ajouter: «Il se pourrait que l´invitation surprenante et étrange lancée par le Conseil de coopération du Golfe en direction de nos frères au Maroc, ne soit qu´un autre épisode qui vise à inciter l´Algérie à regarder dans le sens inverse et à négliger ce qui se passe à ses frontières Est. Nous n´oublierons jamais nos frères libyens avec qui nous partageons le voisinage, la religion et l´Histoire.»