Les ports et les aéroports ainsi que les APC risquent la paralysie pour cause de grève. Le front social n´est pas près de s´apaiser. Une grève peut en cacher une autre. Les services publics, déjà mal en point, s´annoncent très perturbés durant les prochains jours. Et pour cause, les communaux emboîteront le pas aux postiers en grève depuis le 25 mai dernier. Les travailleurs de l´Office national de météorologie feront de même incessamment. La grève illimitée, observée par les travailleurs communaux depuis le 9 mai dernier, à l´appel du conseil des communaux affilié au Syndicat national autonome des personnels de l´administration publique (Snapap), puis gelée temporairement le 23 du même mois a paralysé près de 1000 communes à travers le territoire national. La grève a été suspendue pour ne pas pénaliser les candidats aux examens de fin d´année. Cependant, c´est «le silence radio du côté des autorités», a déploré hier, le président du Conseil national du secteur des communes (Cnsc) joint hier par téléphone. Devant le silence des autorités, ce qui ne fait que consolider les convictions des grévistes dans leur mouvement de grève, la contestation des communaux sera reprise à partir de 21 juin prochain. «On en sera ainsi au sixième débrayage depuis le début de l´année. Mais on reste sans écho car le ministre de l´Intérieur n´a jamais réagi», regrette-t-il encore. Par contre, poursuit-il, «la seule réponse à laquelle on a eu droit, ce sont les manoeuvres d´intimidation et les promesses sans lendemain, visant à tromper l´opinion publique», a-t-il ajouté. «Malgré les menaces et intimidations contre les grévistes, le taux de suivi reste à 85% en moyenne», selon les syndicalistes. Les travailleurs communaux réclament la promulgation de leur statut particulier qui devait avoir lieu en septembre 2010. Ils demandent également l´amélioration de leurs conditions de travail, souvent déplorables ainsi que l´abrogation de l´article 87 bis de la loi 90/11 qui bloque l´augmentation de salaire. Le Cnsc revendique, en outre, le maintien du régime de la retraite sans condition d´âge. Le secteur des transports sera également perturbé avec la reprise de la contestation par plus d´un millier de travailleurs de l´Office météorologiques. Le déclenchement de la grève occasionnera inévitablement la paralysie des ports et aéroports du pays. L´atermoiement de la tutelle et le renvoi au calendes grecques de la prise en charge des revendications des ingénieurs de l´Office est à l´origine de la menace de grève qui se profile à l´horizon. Une commission installée par le ministre des Transports, Amar Tou le 15 mars dernier, devait présenter son rapport sur la situation des contestataires dans un délai ne dépassant pas les 40 jours. Cependant, aucun indice positif n´est venu conforter les protestataire jusqu´ici. Cela est d´autant plus vrai, selon les protestataires que «le directeur de l´Office, l´un des membres de ladite commission aux côtés du directeur central de l´aviation civile et de la météorologie ainsi que les représentants des départements de la Défense et de l´Environnement, refuse de leur communiquer les conclusions de la commission et le sort du rapport». La Poste qui sort à peine de la crise de liquidités constitue un autre foyer de tension. En grève depuis le 25 mai, les travailleurs d´Algérie Poste n´entendent pas mettre fin à leur débrayage, incitant le ministre à tenir la promesse de prendre en charge leurs revendications. La grève continue au grand dam des milliers de travailleurs, fonctionnaires et autres catégories. Pour cause, le ministre de la tutelle et la direction générale diffèrent la réponse aux grévistes jusqu´au 24 juin prochain. Il est clair que le pacte social et économique se trouve de fait remis en cause. Enfin, les grèves vont se multiplier indéfiniment tant qu´une vraie politique salariale ne sera pas élaborée par le gouvernement.