En termes d'inconvénients, ces débrayages agacent des millions de citoyens et paralysent des centaines d'entreprises. Des millions d´usagers et des centaines, voire des milliers d´entreprises sont et devront être incommodées par les longues grèves d´employés de services publics tels les postiers et ceux des ports et aéroports, etc. L´opinion publique accepte, de moins en moins, cette perturbation dans les services publics. Selon certains, «c´est le contribuable qui finit toujours par payer les conséquences de ces conflits interminables». Le gouvernement «ayant étouffé l´expression syndicale depuis longtemps, est pris au piège par sa soudaine non-limitation du droit de grève et l´impact néfaste que celle-ci pourrait avoir sur les usagers», indiquent les syndicalistes. Deux facteurs qui peuvent bien être derrière des contestations et troubles sociaux. «Devant l´absence d´écoute, de réponse rapide et d´arbitrage, on n´est pas encore sorti de l´auberge», estiment de nombreux observateurs. Si les salariés font grève, c´est d´abord pour être écoutés, ce que les autorités font rarement et mal. C´est ensuite pour obtenir une réponse dans des délais raisonnables, ce qu´en général on leur refuse tant qu´ils n´ont pas montré leur capacité de nuisance. En termes d´inconvénients, les grèves prennent parfois, à l´image de celle des postiers, des millions de gens en otage et paralysent des centaines d´entreprises. Les grèves qui nuisent beaucoup moins à la population s´étirent dans le temps. Avec un service minimum qui marche, les salariés perdent l´efficacité de leur droit de grève. Si ce droit s´exerce dans le cadre des lois qui le réglementent, les usagers ont, eux aussi, droit à la continuité des services publics. Néanmoins, «la reprise est totale au niveau d´Alger y compris au niveau du Centre national des chèques postaux tandis qu´elle est maintenue dans le reste du pays», a affirmé un syndicaliste qui parle de «pressions tous azimuts exercées contre les agents postiers». Par voie de conséquence, les travailleurs peaufinent leur riposte en comptant créer un syndicat autonome et saisir la justice contre le syndicat d´entreprise. Tout en dénonçant un piège «grossier» destiné à casser la mobilisation, les syndicalistes, disent que «le malaise profond des salariés reste entier». Ainsi, on fait passer au second plan le risque de faire perdre excessivement d´argent à l´entreprise. Actuellement, on ne compte plus les pertes subies par les entreprises et leur nombre croissant depuis janvier dernier. A titre d´exemple, «60 milliards de centimes est le montant des recettes journalières d´Algérie Poste», selon quelques indiscrétions. Les syndicats jugent insuffisante l´augmentation des salaires proposée: 20% en juillet 2011 et deux fois 5% en 2012. Selon eux, cela ne suffit pas à compenser l´inflation galopante et l´érosion totale du pouvoir d´achat des dernières années. Le problème des postiers n´est pas encore terminé, qu´un autre s´annonce à Air Algérie. Un débrayage illimité se dessine en pleine saison estivale. Il est décidé par le personnel navigant constitué d´hôtesses de l´air et de stewards. Le conseil national du Syndicat national du personnel navigant commercial algérien a décidé de déposer un préavis de grève à compter de demain. Le Syndicat national des sages-femmes observera le 20 juin prochain une journée de protestation à l´échelle nationale avant d´entamer une grève d´une semaine, voire illimitée. Les sages-femmes dénoncent le fait que le nouveau régime indemnitaire est diamétralement opposé à leur nouveau statut particulier. Les menaces de grève proviennent également des autres catégories tels les banquiers, les météorologistes, etc..