La grève des employés d'Algérie Poste n'est pas complètement suspendue. Plusieurs bureaux restent paralysés, malgré l'augmentation de 30% accordée par la tutelle. Affichant un scepticisme quant à l'accord conclu entre Algérie Poste et la Fédération des travailleurs des postes et des technologies de l'information et de la communication, les employés n'écartent pas de reprendre le mouvement de protestation. La récente augmentation annoncée, à l'issue d'une grève de 10 jours, par le ministère de tutelle ne semble pas répondre aux attentes des travailleurs. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux refusent de reprendre le service avant la prise en charge effective de leurs doléances, notamment celle relative à l'augmentation salariale. Une requête soulevée auprès de la tutelle depuis 2003. Selon les postiers rencontrés hier, «la plupart des travailleurs ont été contraints de reprendre le travail, sous la menace de licenciement». Ainsi, plusieurs agences postales de la capitale restent fermées, notamment celles de Meissonnier, Bordj El Bahri, ainsi que l'institution chargée de l'impression et de l'émission des chèques postaux d'Alger. Les postiers de plusieurs autres wilayas poursuivent également leur débrayage, à l'exemple des wilayas de Aïn Témouchent et Relizane. Ces derniers tablaient sur une hausse de 35% à effet rétroactif à partir de 2008. «malheureusement, la revalorisation de 30% acquise s'étalera sur année. En effet, 20% de cette augmentation vont être versés à partir du 1er juillet 2011 et 5% à partir du 1er janvier 2012. Les 5% restants vont être perçus à partir du 1er juillet 2012. Cette mesure est vivement contestée par les travailleurs d'AP, qui estiment que ce syndicat ne respecte pas toujours ses promesses. L'augmentation de 40% annoncée par ailleurs au profit des employés d'Algérie télécom et qui sera effective à partir de juillet a remis de l'huile sur le feu. Les travailleurs veulent leur propre syndicat La reprise de la grève sera tranchée lors du conseil national des postiers, qui aura lieu le 24 juin prochain. Rencontré au niveau de l'agence située à la place de la Concorde, un employé a affirmé que les discussions menées entre la Fédération des travailleurs des postes et des technologies de l'information et de la communication et la tutelle était «un échec». Pour cause, la fédération n'est pas représentative des postiers et «ne peut en aucun cas défendre les droits des postiers». Selon la même source, la fédération ainsi que les chefs de bureau ont tout fait pour casser le mouvement de protestation, et ce, «dans le but de servir leurs propres intérêts». Plus explicite, il affirme que le service minimum, lors de la grève observée, a été assuré par les chefs de bureaux eux-mêmes. Il y a lieu de rappeler qu'Algérie Poste et la Fédération des travailleurs des postes et des technologies de l'information et de la communication ont signé la semaine dernière un accord portant sur l'augmentation de 30% du salaire de base des travailleurs de l'entreprise, ainsi que la révision de leur régime indemnitaire. L'accord a été signé par Omar Zerarka, directeur général d'Algérie Poste, et Mohamed Tchoulak, président de la fédération en question.