La crise du MSP, comme il fallait s'y attendre, n'est désormais plus qu'un mauvais souvenir. Le madjliss echoura (conseil consultatif) du MSP a tenu sa session extraordinaire mercredi soir, après la clôture de la session plénière de l'APN (Assemblée populaire nationale). La rencontre, qui a eu lieu au siège national du parti, à la suite de la collecte de signatures de la part d'Abdelmadjid Menasra et son clan, n'a débuté qu'aux environs de 18 h 30. En attendant l'arrivée de Boudjerra Soltani, dernier venu dans une salle bondée et chauffée à blanc, le président du madjliss echoura, M.Magharia, a trouvé beaucoup de mal à calmer les esprits. C'est ainsi que nous avons pu assister à de violents échanges verbaux entre les partisans et les adversaires de Boudjerra Soltani, chef de file du Mouvement de la société pour la paix. Un de ses proches défenseurs, Nadhir Masmoudi, a même été contraint de quitter la salle sous les huées de ses détracteurs, véritablement en train de remporter cette bataille. Or, comme le MSP a habitué les observateurs de la scène politique nationale, cette «tendance», une fois de plus, n'était qu'illusoire. Le madjliss echoura, qui a tenu sa session extraordinaire à huis clos pendant plusieurs heures, jusqu'à une heure tardive de la nuit, a réussi à calmer les esprits, mais aussi à faire admettre à tous que «le fait que le président du MSP ait accepté un poste ministériel ne contredit en rien la ligne du parti, ni ne constitue une entrave aux statuts de ce dernier». C'est Boudjerra Soltani en personne qui en a fait l'annonce, jeudi dernier, en marge de la session ordinaire de cette même instance, censée se pencher sur les questions d'ordre national et international qui font présentement l'actualité. Visiblement satisfait de la tournure définitive prise par les évènements, puisque ses «détracteurs» se sont pliés aux décisions du madjliss echoura. L'annonce nous en avait été faite plusieurs jours auparavant, aussi bien par Abdelmadjid Menasra, porte-étendard des adversaires de la démarche de Soltani, que par Fateh Guerd, président du groupe parlementaire de cette formation politique. Tous avaient, en effet, indiqué être prêts à se plier aux décisions que prendrait cette instance suprême entre deux congrès, cela quel qu'en soit le contenu. Il semble, cependant, que contrairement à ce qui a été annoncé publiquement, le madjliss a coupé la poire en deux en projetant de supprimer la qualité de porte-parole au président du parti. La décision, qui aurait trouvé beaucoup de mal à être entérinée, attendrait juste la désignation du prochain «porte-parole», Menasra, présumons-nous. Comme il fallait s'y attendre, donc, Boudjerra Soltani, qui a lui-même privilégié le «débat» et le «mouvement» au sein de la formation politique dont il préside aux destinées, semble avoir admirablement calculé son «coup». Les nombreux députés, membres du madjliss echoura, que nous avions rencontrés à l'hémicycle Zighoud-Youcef quelques heures avant cette session décisive, s'étaient tous entendus pour nous dire que «le parti est doté de traditions telles que ses cadres sont tout à fait aptes à surmonter une épreuve aussi bénigne». Nos sources avaient ajouté que «le fait même que le MSP ait réussi à assurer sans accrocs la succession au défunt Mahfoud Nahnah, alors que la concurrence faisait rage dans les coulisses entre de très grosses pointures, constitue la preuve irréfutable que cette «crise», comme nous l'écrivions dans de précédentes éditions, n'était en somme qu'une sorte de «tempête dans un verre d'eau». Toujours est-il, qu'une fois «évacuée» cette formalité, le madjliss echoura s'est attelé à tenir sa session ordinaire ces jeudi et vendredi au niveau de la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, sise à Zéralda. Dans son allocution d'ouverture, Boudjerra Soltani a tenu à montrer à tous qu'il avait bel et bien en main les rênes de son parti, avant de redéfinir les grandes lignes fondatrices du programme de son parti. Prenant un soin méticuleux à éluder les attaques dont ses députés avaient été victimes ce mercredi de la part d'Ouyahia à la suite de leur demande de la levée de l'état d'urgence, Boudjerra Soltani a, au contraire, «salué tous les efforts visant à réaliser la réconciliation nationale et la stabilité des institutions de l'Etat et concrétiser les aspirations du peuple au progrès et à la prospérité». Se faisant fort d'être le meilleur défenseur de la démarche présidentielle, il a ajouté que la réconciliation nationale doit «être couronnée par l'amnistie générale, aux fins de barrer la route devant ceux qui la rejettent». Il est à signaler, pour finir, que l'Alliance présidentielle s'apprête à tenir son sommet au siège du MSP dans les tout prochains jours. Le retard pris en ce sens, nous a-t-on expliqué, «est surtout dû au calendrier chargé des leaders du FLN, du RND et du MSP dans le cadre de leurs charges gouvernementales».