Les dégâts occasionnés aux récoltes risquent de pousser les prix des produits agricoles à la hausse Les dernières intempéries ont provoqué beaucoup de dégâts. Les habitants des wilayas de Tébessa et d´Oum El Bouaghi ont été surpris par la grêle qui a détruit plusieurs milliers d´hectares de champs céréaliers. Les perturbations atmosphériques enregistrées ces derniers jours et le retour de la pluie et du froid ont été fatals pour ces régions. On parle de milliers d´hectares qui auraient été ravagés par la grêle. Selon la Chambre de l´agriculture de la wilaya de Tébessa, plus de 10.000 hectares de champs céréaliers ont été ravagés par la grêle. La violence avec laquelle se sont abattus les grêlons sur les régions de Grigueur, Morsot, Aîn-Zerga, El Méridj et Ouenza à fait craindre au pire. Déplorant les pertes provoquées par la grêle, qui s´élèvent à plus de 300.000 quintaux d´orge, le secrétaire de la Chambre de l´agriculture locale regrette le fait que plus de 90% des agriculteurs de la région ne sont pas assurés auprès de la Caisse régionale de mutualité agricole (Crma). Se référant à la moisson-battage lancée en mai dernier, les responsables de la Coopérative des céréales et des légumes secs. (Ccls), relèvent une légère hausse en précisant que 30.000 quintaux de blé dur de plus par rapport à la saison dernière ont été engrangés dans les silos de la coopérative. Pour cette année, on prévoit une récolte de 200.000 quintaux dans la région sud et 800.000 au total dans l´ensemble de la wilaya, toutes variétés de céréales confondues. Dans la wilaya de Oum El Bouaghi, les dégâts occasionnés par les intempéries sont encore plus importants puisqu´on parle de 17.316 hectares endommagés sur les 213.873 considérés comme emblavés. Le directeur des services agricoles (DAS) indique que «pas moins de 8807 hectares de la superficie céréalière ont été complètement dévastés.» S´adressant à des présidents d´APC, des chefs de daïra et des responsables concernés, qui tenaient une réunion dans la wilaya, ce directeur déclare que «durant seulement les deux derniers jours, 3000 hectares ont été affectés par des chutes de grêlons», ajoutant que «14 communes en sont touchées». Le responsable des services agricoles a souligné, à cette occasion, que la production céréalière pourrait atteindre cette année les 2,5 millions de quintaux, dont 1,2 million de quintaux d´orge, 820.000 de blé dur, 504.000 de blé tendre, 21.000 d´avoine et 225 de triticale avec un rendement moyen de plus de 12 quintaux à l´hectare. En matière de stockage, le DAS affirme que «les capacités de la wilaya sont de 1,8 million de quintaux assurés par 17 points dépendant des coopératives des céréales et des légumes secs d´Oum El Bouaghi et de Aïn M´lila». Selon lui, le parc mobilisé pour la campagne comprend 591 moissonneuses-batteuses et 2203 tracteurs. Prenant part, lui aussi, aux travaux de cette réunion, Mohamed Salah Manaâ, wali de Oum El Bouaghi, a appelé «au respect des mesures de sécurité devant permettre de réduire les risques d´incendie». Le premier responsable de l´exécutif se dit opposé aux coupures d´électricité au niveau des points de collecte et exhorte les responsables à «éviter les lenteurs dans le paiement des agriculteurs livrant leurs récoltes». A propos des intempéries, il est à rappeler qu´en mai dernier, Aouina, directeur de la station d´Alger de l´Institut national de la protection des végétaux a dit qu´elles sont néfastes pour les récoltes. Les produits agricoles, à leur tête la pomme de terre, pourraient même connaître prochainement une flambée. Ces fortes pluies créent les conditions propices pour le développement et la propagation de foyers de maladies cryptogamiques, a indiqué l´Inpv. «Le soleil qui pointe juste après les fortes averses, les évapore. Ce qui crée un certain climat humide qui est l´une des conditions primordiales pour l´évolution de ces maladies», a expliqué M.Aouina avouant que «son département craint l´apparition de maladies qui peuvent, en 48h, ravager toute une récolte». Parmi elles, Aouina, cite le mildiou de la pomme de terre mais également les rouilles, septoriose et autres maladies des céréales ainsi que le mildiou et l´oïdium de la vigne sans oublier les tavelures des arbres fruitiers. Le ministère de l´Agriculture admet lui aussi l´existence du risque de l´apparition de ces maladies.