Les guichets sont chaque jour pris d'assaut par les usagers Les travailleurs qui revendiquent une augmentation avec effet rétroactif depuis 2008, comptent créer un syndicat autonome. La radicalisation du mouvement de grève des postiers a échoué au niveau de l´Algérois. Les guichets de la Recette principale (Alger-RP), communément appelée la Grande-Poste, la façade flamboyante d´Algérie Poste s´il en est, ont bien repris du service hier. De fait, la plupart des bureaux de poste ont rouvert hier, au niveau de la capitale. Les usagers privés de diverses prestations fournies par cette entreprise depuis près de 15 jours ont pris d´assaut, hier, comme à l´accoutumée les bureaux de poste. L´affluence était très importante avec les chaînes qui se sont formées depuis la matinée. Cependant, la grève est maintenue au niveau du Centre des chèques postaux. (CCP). «Seuls les guichetiers et les caissiers ont bénéficié en tout et pour tout de quelque 3000 DA de plus. Mais le personnel de l´administration centrale n´ont rien obtenu», expliquent les contestataires qui ont tenu un piquet de grève hier. Cependant, les nombreux citoyens, dont certains sont venus de très loin, à l´image de Abdelkader arrivé de Beni Slimane dans la wilaya de Médéa, attendant leurs chéquiers en vain, sont retournés bredouilles. Quoi qu´il en soit, les travailleurs sont loin d´être satisfaits de la dernière revalorisation des salaires qu´ils jugent en deçà de leurs revendications. «La grève n´est que partie remise», ont indiqué les syndicalistes rencontrés hier à Alger. Plus explicites, ces derniers, n´ont pas manqué de dénoncer «le manque de représentativité du syndicat d´entreprise, rejeté par la majorité des postiers et dont le congrès fut invalidé le 12 avril dernier à Oran ainsi que le détournement de leur mouvement de protestation par la Fédération nationale des postiers et d´Algérie Télécom affiliée à l´Ugta». De ce fait, les travailleurs qui ne lâchent pas prise quant à l´augmentation de leurs salaires avec effet rétroactif depuis 2008, comptent «créer un syndicat autonome». «Le projet en gestation depuis quelques temps prend de plus en plus forme. On a bien avancé sur ça», nous ont confié plusieurs syndicalistes. Outre la rupture consommée du contrat social, les postiers parlent de la discrimination salariale existant entre Algérie Poste et Algérie Télécom, deux Epic issus de la transformation des PTT, l´entreprise mère, en 2003. Dans ce contexte, les postiers fustigent également «la non-application des termes de la convention collective de 2003, stipulant entre autres, la revalorisation des salaires chaque 5 ans». Par ailleurs, cette reprise du service, «demeurera fragilisée par le maintien de la grève à travers plusieurs wilayas, plus de 13 selon les syndicalistes». Cela d´une part, D´autre part, à l´instar du personnel des administrations centrales, «les facteurs est une catégorie omise par les dernière augmentation», apprend-on encore. Ils veulent voir leur situation sociale revalorisée. Enfin, les contestataires exigent une commission d´enquête pour débusquer les auteurs de ce qu´ils appellent: «Gaspillage et corruption caractérisant la gestion de leur entreprise».