Le Premier ministre désigné au Liban Najib Mikati a annoncé hier, après cinq mois de négociations ardues, un nouveau gouvernement de trente ministres dominé par le puissant Hezbollah chiite et ses alliés. «Nous avons surmonté les obstacles et nous allons nous mettre tout de suite au travail», a affirmé Najib Mikati à la presse à l´issue de l´annonce de la formation du gouvernement. Le Hezbollah et ses alliés, notamment le chrétien Michel Aoun, disposent de la majorité des portefeuilles (19), le reste (11) étant réparti entre les partisans du président de la République Michel Sleimane, de M.Mikati et du leader druze Walid Joumblatt, considérés comme «neutres». Le nouveau cabinet est boycotté par le camp de l´ex-Premier ministre Saad Hariri, désormais en minorité parlementaire et dans l´opposition. Le 12 janvier, le Hezbollah et ses alliés avaient retiré leurs ministres du gouvernement d´union de Saad Hariri, sur fond de tensions liées au tribunal de l´ONU en charge de l´enquête sur l´assassinat de l´ancien Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad. Le parti chiite, qui s´attend à être accusé par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) dans ce meurtre, a réclamé de M.Hariri, en vain, qu´il désavoue cette instance. Bien qu´il ait été nommé grâce aux députés du camp du Hezbollah, M.Mikati a refusé dès le départ de se présenter comme «l´homme du Hezbollah», affichant son autonomie politique face aux pressions. Il a refusé de donner au Hezbollah un engagement concernant le TSL.