«Les états généraux de la société civile doivent émaner de la société civile elle-même», ont-ils estimé. La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) ne croit plus aux démarches du pouvoir pour sortir l´Algérie de la crise multiforme qu´elle traverse. Lors d´une conférence débat organisée hier à la salle Cervantès de l´hôtel Sofitel à Alger, les membres de cette Coordination n´ont pas été tendres ni avec la Commission de consultations sur les réformes politiques que préside le président du Sénat, Bensalah ni avec les états généraux de la société civile chapeautés par le Conseil national économique et social (Cnes). Maître Ali Yahia Abdenour a qualifié la Commsision Bensalah de «boîte aux lettres» alors que Tahar Besbas, député du RCD et membre de la Cncd a qualifié la démarche du Cnes de «tremplin pour réactiver les relais du pouvoir». Pour Maître Ali Yahia Abdenour, la Commission de consultations est créée par le pouvoir et ses trois membres sont issus de ce même pouvoir. «Si on a la volonté réelle de réformer, on ne désigne pas Bensalah, président du Conseil de la nation qui ne devait même pas exister, ou bien on désigne une personnalité indépendante qui domine les problèmes économiques, politiques et sociaux», a-t-il souligné. La commission Bensalah est chargée de récolter les avis des uns et des autres pour les soumettre ensuite au chef de l´Etat, à qui il appartient de décider de ce qu´il faut retenir et de ce qu´il ne faut pas. Pour sa part, M. Besbas a expliqué que les états généraux de la société civile convoqués par le Cnes et dont les travaux seront conclus aujourd´hui, est une tentative du pouvoir de réactiver «sa société civile» après que tout le monde eut été laminé par la colère. D´ailleurs, a-t-il ajouté, «les invités sont triés sur le volet et les débats sont biaisés». M. Besbas a estimé qu´il fallait inviter les syndicats à la tripartite avant de les inviter à la Commission Bensalah ou au Club des Pins chez le Cnes. «Les états généraux de la société civile doivent émaner de la société civile elle-même», a-t-il conclu. Le militant des droits de l´homme, Maître Ali Yahia Abdenour a affirmé que le système instauré depuis l´indépendance est «dictatorial», estimant qu´il y a «une banqueroute morale en Algérie». Faisant le constat de la situation socio-politique et économique du pays, le conférencier a appelé ceux qui s´accrochent à ce système de céder leur place pacifiquement pour instaurer un véritable Etat de droit et de démocratie. «Cette situation ne doit pas durer car de l´autre côté, il y a ceux qui, comme la Cncd, disent que le système doit partir», a-t-il ajouté. Selon lui, c´est le pouvoir qui a toujours piétiné les lois. Pour sortir de cette situation, Maître Ali Yahia Abdenour a réitéré l´appel de la Cncd à l´organisation de la Conférence nationale et l´institution d´une juridiction habilitée à juger le président de la République ou tout autre personnalité qui dévie des lois du pays. Dans ce contexte, Mme Fadila Chitour, membre de la Cncd a appelé, en relevant des ressemblances dans le discours du président du FFS, Hocine Aït Ahmed avec celui de la Cncd, à la fédération des énergies en vue du changement. En attendant ce changement voulu, Maître Ali Yahia Abdenour a indiqué, en présence de Benyoucef Mellouk, le déclencheur de l´affaire des magistrats faussaires et du chanteur Baâziz, que le principe de la marche, chaque samedi, est maintenu.