Après avoir marqué une halte, la CNCD entend réinvestir le terrain tout en portant son combat sur l'arène internationale, prévient Ali Yahia Abdennour. “Nous continuerons à marcher chaque samedi, c'est une question de principe et on ne renoncera pas.” Cette déclaration a été faite, hier, par me Ali Yahia Abdennour, président d'honneur de la LADDH et membre de la coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), à la salle Cervantès. Le choix de la continuité du combat est une “option stratégique”, ont expliqué les animateurs de cette organisation, plus que jamais décidés à aller au bout de leur combat. Aux côtés de Me Ali Yahia, on a relevé la présence du Pr Fadéla Chitour, Moncef Benouniche ainsi que plusieurs invités dont des égyptiens, des syriens et Benyoucef Mellouk, tous venus apporter leur soutien à la CNCD, mais interpeller surtout les acteurs de la révolution, encore en vie, à sortir de leur silence. Le maintien du cap réaffirmé, les membres de la CNCD n'ont pas été également tendres avec la commission Bensalah, en parlant notamment de “recadrement des uns et des autres”. À qui font-ils allusion ? Ils considèrent que la commission souffre d'un déficit de “représentativité” qui la disqualifie pour prétendre mettre l'Algérie sur le chemin de la démocratie. “Trois membres issus tous du pouvoir font de cette commission une boîte aux lettres. d'ailleurs, même le président de la république l'a reconnu”, ironise Ali Yahia Abdennour. Il aurait souhaité voir à la tête de cette instance des personnalités issues de la société civile qui n'ont aucun lien avec le pouvoir. Car, “il existe ceux qui sont contre le pouvoir, mais avec le système, et ce sont des clans qui veulent le changement du pouvoir”, a-t-il indiqué. Ali Yahia Abdennour a fait part, également, lors de cette conférence, de porter le combat de la CNCD sur le plan international. D'autant, rappellera-t-il, que l'Algérie est membre de la communauté internationale et qui a ratifié toutes les conventions. “La communauté internationale doit intervenir pour abolir à jamais la dictature, car il n'y a aucune différence entre l'Algérie coloniale et l'Algérie indépendante. L'Algérien, sujet sous le colonialisme, s'est retrouvé sujet après l'indépendance. L'Algérie a signé tous les traités, elle doit les respecter et c'est pour cette raison que la communauté internationale doit intervenir”, argumente-t-il. Il ne cache pas, néanmoins, son optimisme. “Toutes les dictatures vont finir par tomber, c'est une question de temps”, prédira-t-il, exprimant aussi ses griefs contre la position officielle de l'Algérie par rapport aux révoltes qui secouent depuis des mois le monde arabe. “le pouvoir n'entend rien, n'écoute rien, c'est comme si ces bouleversements n'existent pas.” Pour Ali Yahia Abdennour, la corruption, à elle seule, suffit pour faire partir ce pouvoir. “En Algérie, ce n'est pas un doigt dans le pot de miel, mais toute la main et cela éclabousse l'entourage du président.” Les membres de la CNCD ont fait appel à toutes les forces démocratiques du pays pour s'unir et faire un seul bloc face au pouvoir. Un appel particulièrement destiné au FFS qui, dira Fadéla Chitour, partage les mêmes revendications. “J'ai assisté au meeting du FFS et ce sont les mêmes revendications que la CNCD ; pourquoi ne pas s'unir. Il ne s'agit pas de partis politiques, à la CNCD, certes, il y a des partis politiques, mais il n'y a pas que cela, il y a aussi des personnalités de la société civile.” Enfin, les intervenants ont tour à tour dressé un tableau noir de la situation en Algérie, concernant la justice, l'économie, l'éducation et appellent tous à un changement pacifique à défaut d'une autre solution.