Cette situation a provoqué moult réactions et interrogations sur les capacités de nuisance des groupes du Gspc. Au moins 150 morts et plusieurs blessés ont été victimes d'attentats attribués à Hassan Hattab depuis le 26 mai dernier, soit en l'espace de quarante jours à peine, ce qui représente une moyenne de plus de trois morts par jour. Le groupe de Hattab, qui vient d'être sévèrement attaqué par le Président de la République lors de son passage au Parlement européen le mois dernier, tente visiblement d'affirmer sa suprématie en matière de terreur en Algérie. A voir la carte des attentats, la plupart des actes terroristes ont été commis en Kabylie, bombe, faux barrages, liquidations physiques. La fièvre des attentats en Kabylie, en raison du climat d'insécurité qui a régné dans la région depuis près de deux ans, est remontée en flèche. Un éventuel redéploiement dans la région des groupes du Gspc, pourtant lourdement affectés par les opérations incessantes des forces de l'ANP, est à constater. Cette recrudescence a provoqué moult réactions et interrogations sur les capacités des groupes du Gspc. Les victimes de ce vendredi, dont un député FLN, ont été abattues par balle par un groupe armé d'une trentaine de personnes aux alentours de Boghni, une bourgade située à 25 km au sud de Tizi Ouzou. Cet attentat, qui intervient avant celui d'hier ayant causé la mort de quatre personnes à Batna, a été précédé d'une série d'autres, ciblant essentiellement les civils. Les terroristes de Hattab ont, par ailleurs, racketté pendant près d'une heure les personnes circulant sur cette route à l'approche de Boghni. Une semaine auparavant, entre les 28 et 29 juin dernier, pas moins de quatre personnes ont été tuées alors que dans la même période un charnier a été découvert dans le lit du oued Sebaou, près de Tizi Ouzou. 14 cadavres y ont été retirés par les services de sécurité qui les ont transférés à l'hôpital de Tizi Ouzou pour identification. Les quatorze victimes enregistrées à la fin du mois de juin ont allongé la liste établie jusqu'au 17 du même mois qui dénombre pas moins de 130 personnes tuées à travers tout le territoire. Plus de 630 victimes de ces violences depuis le début de l'année, selon le même décompte. Les forces de police ont été particulièrement ciblées par le Gspc, notamment en Kabylie. Quatre policiers avaient été tués, le 15 juin, dans l'explosion d'une bombe à Tizi n'Tleta, dans la région de Tizi Ouzou, alors que 8 militaires avaient été assassinés, le 13 juin, dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste dans la région de Tissemsilt (300 km à l'ouest d'Alger), et 10 policiers, le 4 juin, dans une embuscade à Beni Douala, près de Tizi Ouzou. Le 18 juin, un gendarme a été assassiné et un grièvement blessé lors d'une embuscade tendue par un groupe armé sur une route dans la région de Boumerdès. Les islamistes armés ont ouvert le feu sur des gendarmes qui escortaient un convoi transportant des aides humanitaires destinées aux sinistrés du séisme du 21 mai dernier. Le 19 juin, un militaire a été tué et trois autres blessés dans l'explosion d'une bombe au passage d'une patrouille de l'armée dans la région montagneuse et boisée de Kaf El-Hsane, près de Bouira. Deux jours auparavant, 22 personnes ont été assassinées en 24 heures par les groupes armés entre les 3 et 4 juin. Cet attentat a été précédé d'un autre survenu au moment où toute l'Algérie était secouée par le drame du tremblement de terre qui a fait près de 2500 morts et plusieurs milliers de familles sans abri. Il a causé la mort de quatorze personnes d'une même famille à Tadjna, dans la région de Chlef.